lundi 26 juin 2006

N°4 -Mourir de rire

Chers lecteurs,
J'ai d'assez bonnes nouvelles à vous communiquer : le vétérinaire qui m'a examiné m'a trouvé en bonne forme mais a cependant noté que ma dentition était encore jeune et fragile et m'a recommandé d'adopter un régime léger, d'éviter les poulets vivants, les cabris et les jeunes veaux, et de me contenter de grenouilles. Du moins durant ce début de mousson. Et il m'a recommandé de prendre un peu de vacances. Je vous écris donc d'une plage ensoleillée au bord de l'Océan Indien, qui me change du fleuve boueux de la politique politicienne sur laquelle j'ai exercé mes jeunes dents. Je vais donc vous entretenir quand même de politique, mais d'une politique un peu particulière, celle des humoristes français, qui me font de moins en moins rire, au contraire des politichiens, qui, eux, me font rire matin, midi et soir, à commencer par le Marquis de Galouzeau, j'ai nommé Dodo le Maso, souffre-douleur du Grand Jacques et futur ci-devant Premier ministre, dont toute la carrière politique aura été une longue succession calamiteuse de catastrophes. Un vrai Buster Keaton, qui semble être précédé par un invisible éplucheur de bananes qui lui en glisse une sous les escarpins à chaque pas qu'il fait. À moins qu'il ne se les glisse lui-même sous les semelles.




Mourir de rire
En ce mois de juin, le plus grand humoriste français de l'après-guerre est mort à 84 ans. Raymond Devos l'inégalable, l'implacable, le délirant, le maître absolu de la logique absurde des mots, l'algébriste de la formule concise, a décidé de quitter ce bas monde, au terme d'une carrière de 50 ans. Raymond Devos, né en Belgique, n'ira pas au Panthéon - où en revanche le capitaine Dreyfus risque fort d'aller un de ces jours - mais il avait de toute façon une place réservée au purgatoire, dans la section "clowns, mimes et jongleurs". De Devos, on se souviendra de beaucoup de petites phrases (il avait inventé les "petites phrases" bien avant les téléshowmen et -women que sont devenus les politichiens).Sa blague fondatrice date de 1956. Il est à Biarritz, dans un café. Arrive le serveur : «"Vous voulez quoi ?", alors j'lui dis : "Je voudrais voir la mer", i'm'dit : "La mer... elle est démontée." J'lui dis : "Vous la remontez quand ?", i'm'dit : "C'est une question de temps."»Parmi les phrases historiques de Devos - dignes d'Einstein ou de Groucho Marx - mes deux préférées sont celles-ci :« Le rire est une chose sérieuse avec laquelle il ne faut pas plaisanter. »« Je préfère glisser ma peau sous des draps pour le plaisir des sens que de la risquer sous les drapeaux pour le prix de l'essence. »Raymond Devos n'a jamais été tenté par la politique, mais il toujours été éminemment politique dans sa manière de "prendre le verbe et lui tordre son cou", comme disait Verlaine. Il a été conséquent jusqu'au bout, ne déviant jamais de l'itinéraire qu'il s'était tracé. Il n'a à ma connaissance jamais signé un pétition, bien qu'il ait participé - très rarement, il est vrai - à quelques manifestations. Bref, il a pris jusqu'au bout très au sérieux son métier d'amuseur.Raymond Devos est mort de maladie et de vieillesse le 16 juin. 3 jours plus tard, la France unanime a commémoré le vingtième anniversaire de la mort d'un autre clown, Michel Colucci, un fils d'immigré italien devenu célèbre sous le nom de Coluche [les plupart des comiques français sont des "allogènes", produits de l'histoire de l'Empire colonial], Coluche, qui a légué à la France les Restaurants du Coeur et quelques mots passés dans le langage courant, comme son fameux "hakik" (pour haschisch) qui plairait certainement à mon ami Juan Kalvellido.
Coluche, lui, n'est mort ni de maladie ni de vieillesse, ni d'overdose ni de cirrhose du foie (ça aurait pu lui arriver, certes), mais plutôt d'un "putain de camion" qui l'a éjecté, lui et sa moto, d'une petite route française en 1986. Accident ? On n'en est toujours pas sûr. Coluche aurait pu être assassiné sur ordre du locataire de l'Élysée de l'époque, un certain François Mitterrand, alias Tonton. Quelques éléments militent en faveur de cette thèse : une dépêche de l'Agence France-Presse a curieusement annoncé la mort de l'humoriste UNE HEURE avant l'accident ! Et Coluche préparait un spectacle entièrement consacré à la fille alors cachée de Mitterrand, la fameuse Mazarine, plus tard sortie de l'anonymat où elle fut conservée du vivant de son père naturel. L'écrivain Jean-Edern Hallier, un véritable Don Quichotte, avait révélé l'existence de cette fille du Président et sa mort dans un bizarre accident de la circulation (il roulait toujours à scooter) ne serait pas non plus tout à fait accidentelle. Coluche avait semé une véritable panique dans les états-majors des partis politiques lorsqu'il avait annoncé en 1980 sa candidature à l'élection présidentielle de mai 1981. Tous les Français se souviennent de sa phrase historique : "Avant moi, la France était coupée en deux, après moi, elle sera pliée en quatre." Finalement, l'establishment était parvenu à se débarrasser de ce casse-pieds en douceur, sans avoir besoin de l'éliminer physiquement, en invoquant simplement son casier judiciaire (il avait eu quelques condamnations pour des délits mineurs, mais c'était suffisant pour le rendre inapte à la candidature). Rêvons un instant et imaginons que Coluche aurait pu se présenter à l'élection. Au premier tour, il aurait sans doute battu Arlette Laguillier, la trotskyste aux sempiternelles 700 000 voix, et aurait pu ramasser, disons, un million de voix. Comment le candidat élu Mitterand aurait-il interprété et pris en compte ce million de voix qui se seraient naturellement reportées sur lui au second tour ? En nommant Coluche ministre de la Culture, ou secrétaire d'État à la circulation routière sur les chemins vicinaux ? Je n'ai aucune réponse.Ce qui est sûr, c'est que Coluche ne rentrait ni dans la stratégie ni dans la tactique de Mitterrand pour accéder au pouvoir. Le futur Tonton avait un autre atout dans sa manche, le BBB. Mais oui, vous savez bien, le Bâtard Borgne Breton, j'ai nommé Jan-Marie Le Pen. C'est Mitterrand qui l'a encouragé à créer le Front national, la même année où naissait le nouveau parti socialiste (je veux dire le désormais ancien "nouveau parti socialiste", pas le nouveau "nouveau parti socialiste" de Peillon et Montebourg). Après son échec à l'élection de 1974, Mitterrand a fait jouer tous ses réseaux pour que le Front national arrive à capter une partie suffisante de l'électorat de droite pour mettre en échec l'alors majorité gaullisto-giscardienne. Et il y a réussi en 1981 et en 1988.

Au pays des aveugles, les borgnes sont rois : on ne rit plus, on vote !
Avant la nouvelle élection présidentielle d'avril 2007, un nouveau motocycliste et humoriste est candidat à la candidature. Les gens naïfs et sincères qui ont soutenu sa démarche ont réellement craint qu'un camion vienne faire subir à Dieudonné Mbala Mbala le même sort qu'à Coluche. Depuis qu'il s'est mis à dos tout ce que la France compte de bien-pensants, emmenés tambour en tête par la crème des organisations dites "juives" mais simplement sionistes, Dieudonné n'a pas été seulement traîné en justice (une vingtaine de fois : il presque a toujours gagné se procès), il a aussi été agressé physiquement à plusieurs reprises, dont deux fois de manière plutôt grave, toujours par des jeunes sionistes.Mais ce que les supporters sincères et naïfs ignoraient et qu'ils sont en train de découvrir, car en politique, tout finit par se savoir, c'est que Dieudonné n'a pas besoin d'être éliminé physiquement pour l'empêcher de nuire à l'establishment (que Le Pen, en bon nationaliste, appelle "l'établissement"); il est déjà sur le point d'être éliminé politiquement, par un complot digne de ce grand maître en machiavélisme que fut Mitterrand et qui vise à le disqualifier.Dieudonné a tout simplement reçu l'appui du BBB, qui lui a promis de lui "fournir" les 500 lettres de soutien de maires et d'élus nécessaires pour être candidat à la présidentielle. Mais pourquoi donc Le Pen soutiendrait-il Dieudonné, me direz-vous ? Parce que Dieudonné risquait de prendre suffisamment de votes protestataires à le Pen pour que celui-ci n'ait aucune chance de se maintenir au deuxième tour, comme en 2002.Donc, a calculé Le Pen, conseillé en cela par divers personnages dont un écrivain qui se veut à la mode, "j'apporte mon soutien à Dieudonné et je le fais savoir en temps utile; les électeurs "naturels" de Dieudo (la jeunesse métissée des banlieues) sera tellement dégoûtée de l'apprendre qu'elle ne votera ni pour lui ni sans doute pour aucun autre candidat, du moins au premier tour."Vous ne me croyez pas, vous pensez que je délire ? Attendez de voir ce qui va se passer dans la période qui vient, et vous verrez si j'avais raison.Dieudonné, tout comme Coluche, est tout sauf un politique. Il se croit malin en misant sur l'appui de Le Pen, ne se rendait apparemment pas compte que, faisant cela, il sape toute l'assise populaire réelle qu'il avait il y a encore quelques mois, lorsque les sondages le créditaient de 19% des voix. En se livrant pieds et poings liés à Le Pen, Dieudonné a définitivement enterré toute possibilité d'une candidature susceptible d'enthousiasmer une belle tranche de l'électorat; il s'est transformé tout simplement en "cadavre politique".Je crois quant à moi que Dieudonné aurait pu se passer de Le Pen pour recueillir les soutiens des 500 maires et élus dont il a besoin. Il lui aurait suffi de prendre son bâton de pèlerin dès le début de cette année et d'aller frapper à la porte de maires choisis dans quelques-unes des 36 000 communes que compte la France, en éliminant tous ceux qui avaient apporté leur soutien à tel ou tel autre candidat pour la précédente élection, soit environ un quart des maires. Il en restait trois quarts à prospecter. Et certains, comme le poète Aimé Césaire, maire de Fort-de-France, en Martinique, lui étaient déjà acquis, ainsi que de nombreux élus des départements d'outre-mer. De la Bretagne à l'Alsace et de la Flandre à la Corse, il aurait sûrement trouvé assez de maires insensibles aux accusations infamantes d'antisémitisme qui ont plu sur lui depuis 3 ans.Le chemin d'apparente facilité choisi par Dieudonné sera pour lui un véritable chemin de croix. Il risque d'y perdre non seulement son honneur, mais son public. Lui, qui avait rêvé de transformer des spectateurs en acteurs, n'a pas trouvé la bonne formule alchimique pour entrer en politique. Il ne suffit pas de savoir faire rire (volontairement, je veux dire, je ne parle pas des politichiens professionnels qui font rire, mais involontairement, en général du moins) les gens pour savoir comment leur permettre de devenir protagonistes de leur propre destin.Ma conclusion brillante est donc celle-ci : si rire est le propre de l'homme (Voltaire), les humoristes doivent, comme Devos, rester des humoristes, c'est-à-dire apporter leur contribution - non négligeable - aux contre-pouvoirs que la société doit mettre en place face aux pouvoirs et ne pas se compromettre, même symboliquement, avec le pouvoir. Car le pouvoir, toujours, corrompt et emprisonne aussi bien ceux qui le subissent que ceux qui l'exercent. Et si le pouvoir emprisonne, le rire, lui, libère. Comme aurait dit Devos, "Rire est une chose trop sérieuse pour plaisanter électoralement avec".
Bonne semaine, quand même !
Que la Force de l'esprit soit avec vous !

lundi 19 juin 2006

N°3 - Missile au poing



Le vendredi 9 juin 2006, les sept membres d'une pacifique famille palestinienne qui pique-niquaient sur une plage de Gaza ont été exterminés par un missile made in USA lancé par une vedette de la marine israélienne.Le lundi 12 juin, une douzaine de civils désarmés ont été à leur tour décimés par un autre missile made in USA lancé par un avion israélien dans une rue de Gaza.
Le même lundi, des membres armés du Fatah se sont livrés à une attaque terroriste contre le siège du parlement palestinien et un bâtiment du gouvernement palestinien à Ramallah, sur lesquels ils ont tiré avec des armes à feu et auxquels ils ont mis le feu. Il n'y a heureusement pas eu de victimes humaines.Qui est le responsable des crimes de guerre commis par l'aviation, l'armée de terre et la marine israéliennes ? Il sappelle Amir Peretz. Il est ministre de la Défense. cet homme est aussi le président du Parti travailliste israélien. Le Parti travailliste israélien est membre de plein droit de l'Internationale socialiste.
Qui est responsable des crimes commis par le Fatah ? Il s'appelle Mahmoud Abbas, alias Abou Mazen, et il est président de l'Autorité nationale palestinienne et chef suprême du Fatah. le Fatah est membre consultatif de l'Internationale socialiste.Je ne vois pour l'Internationale socialiste que l'alternative suivante :ou bien elle exclut de ses rangs ces deux partis ou bien, si elle les y maintient, elle devra changer son logo et remplacer la rose dans le poing par un missile. Et se rebaptiser en Internationale...sioniste !



José entre dans la danse
Le Français José Bové et le Mexicain Marcos (le sous-commandant de l'Armée zapatiste de libération nationale, présentement Délégué numéro zéro de l'Autre campagne) ont trois points en commun :ils fument la pipe (ils ont même échangé leurs pipes) ils sont célèbres (mais pas riches) ils sont confrontés à une campagne électorale pour la présidentielle dans leur pays (2 juillet 2006 au mexique, 22 avril 2007 en France).Le quatrième point qu'ils ont peut-être en commun c'est une moustache. Je ne peux pas vérifier ce détail, n'étant pas à ce point intime avec le Subcomandante que j'aie pu voir ce qu'il cache derrière son passe-montagne.Le cinquième point qu'ils auront peut-être en commun c'est que ni l'un ni l'autre n'auront été candidats à l'élection présidentielle. mais cest là qu'intervient l'énorme différence entre les deux hommes.Marcos et les zapatistes ont affirmé dès le premier jour de leur apparition publique (le 1er janvier 1994) qu'ils ne voulaient pas le pouvoir. L'Autre campagne dirigée par Marcos vise donc à faire entendre la voix de ceux d'en bas et à gauche pour perturber un jeu électoral pervers qui ne vise qu'à pérenniser un système pourri.José Bové, lui, veut être candidat à l'élection présidentielle. Bien sûr, il n'a aucune chance d'être élu président de la VIème République française. Tout au mieux, ce qu'il pourrait faire, ce serait de négocier son soutien au second tour avec le candidat socialiste qui se maintiendra face à NS (National-Sarközy). Résultat : les Français se retrouveraient avec un ministre de l'Intérieur appelé Julien Dray, ancien trotskyste et fondateur de SOS-racisme, un secrétaire d'État à l'Intégration appelé Malek Boutih, ancien président de SOS-racisme et quelques autres tristes renégats pour les piloter dans la jungle social-libérale mondialisée. Ça leur ferait vraiment une belle jambe.José rêve éveillé s'il s'imagine que les trois partis trotskystes, le parti communiste, les Verts et la gauche socialiste sont disposés à renoncer à leurs propres candidats et à s'unir derrière sa moustache et sa pipe. Il aurait, je crois, mieux à faire, que de se lancer dans les jeux de la politique politicienne. En lançant, par exemple, une autre campagne à la française, ce qui obligerait tous les candidats à prendre en compte les demandes exprimées par cette autre campagne, sans que cela conduise à des négociations et des compromis.
Bon, voilà, c'était mes deux coups de dent de la semaine. Assez parlé de politique ! Parlons d'autre chose.


Histoires de caïmans - Feuilleton zoologique (1)
Mon animal fétiche étant le caïman, je me ferai un plaisir de vous instruire sur cet animal fort sympathique, lequel, contrairement aux idées reçues, ne dévore que rarement l'humain, dont la chair est fort fade, peu savoureuse et pas très nourrissante. En fait d'animal, il faudrait parler d'animaux, puisqu'il existe au moins 25 espèces de caïmans, ou alligators, ou crocodiles, divisées en 3 familles : les alligatoridés, les crocodilidés et les gavialidés. Je ne vous cacherais pas que à ces derniers que je m'identifie le plus. Et pourquoi donc ? Simple : ce sont les plus longs de tous, ils vivent dans le Gange, le fleuve sacré de l'Inde, et sont ceux qui ont le plus de dents : jusquà 110, alors que toutes autres familles ont en moyenne 75 dents (cela va de 64 à 86). Le nom latin de cette espèce de caïman est Gavialis gangeticus, nom donné en...1789 par le savant Gamelin. Gangeticus signifie du Gange et gavialis provient de Gavial, qui est une déformation de ghariyal, qui signifie en hindi ayant la forme d'un pot (ghara) à cause de l'appendice nasal en forme de bulbe - ou de pot - qui décore joliment l'extrémité supérieure de la gueule des mâles. Menacé d'extinction dans les années 1970, le gavial a fait l'objet de programmes de sauvetage et de repeuplement et il semble quil en existe encore entre 1 500 et 3 000 , non seulement dans le Gange, mais aussi dans l'Indus, le Mhanadi, le Brahmapoutre, grands fleuves de l'Inde, du Pakistan, du Bhoutan et du Bangladesh, et peut-être encore aussi dans le Kaladan et l'Irrawaddy (Birmanie, rebaptisée par les généraux au pouvoir Myanmar) à moins que les mafieux au pouvoir dans ce magnifique pays martyr ne les aient tous exterminés pour en faire des sacs à main et des ceintures.
Les gavials font facilement 5 à 6 mètres de long, allant parfois jusquà 7 mètres, sont très agiles dans l'eau et plutôt patauds et poussifs à terre (ils ont du mal à se déplacer). Si encore enfants, ils raffolent des grenouilles, concurrencés en cela uniquement par les Français, à l'âge adulte ce sont de purs mangeurs de poisson et pour cela, ils ont ce quil faut : 106 à 110 dents coupantes comme des rasoirs, qui se divisent comme suit : 5 pré-maxillaires; 23 + 24 maxillaires; 25 + 26 mandibulaires. (À suivre)


Histoires de mots - Feuilleton linguistique (1)
Le mot caïman apparaît en français sous la forme caymane (1584) par l'intermédiaire de l'espagnol caimán, probablement emprunté au karib acayuman.Caïman (ou caymand), désignait en moyen français (antérieurement à la découverte du crocodile américain) et jusqu'au XVIIe siècle, un mendiant (cf. quémander). (À suivre)



Des caïmans et des hommes - Feuilleton politique (2)
En Afrique, les dents de caïman, symbole du pouvoir, sont très utilisées dans les pratiques magiques. Et les caïmans vivants sont un élément classique du décorum des rois, empereurs, présidents et dictateurs. Histoire de terroriser le bon peuple, auquel on envoie ainsi un message clair : si vous m'embêtez, vous finirez comme les poulets vivants qui nourrissent mes caïmans. et il n'est pas exclu que certains opposants aient fini dans des piscines à caïmans, tout comme les esclaves rebelles finissaient dans le ventre des murènes de l'empereur romain Titus. Voici ce qu'écrivait Jean-Claude Morançais dans L'Humanité du 12 septembre 1990.

Les dents du caïman
C'ETAIT à l'occasion d'un congrès du Syndicat national des agents de voyages (SNAV) en Côte-d'Ivoire. Jai oublié la date et égaré mes notes. Pas le souvenir émerveillé de mon arrivée de nuit à Yamoussoukro, le village du « Vieux », (le Président Houphouët-Boigny), conçu pour accueillir 500.000 habitants et qui n'en compte qu'une centaine de mille.Un délire de lumières.
Double rangée de lampadaires éclairant des autoroutes vides. Champs-Elysées à rallonge pour ce « Brasilia versaillais »
brillant de mille feux dispendieux dans son écrin de forêt. A 266 km
d'Abidjan-la-turbulente, par « route bitumée », précisent les guides. Moite
sensation de gêne devant tant de luxe étalé, à commencer par celui de l'hôtel «
Président ». Un cinq étoiles. 300 chambres climatisées, restaurant lui aussi
climatisé, un autre près de la piscine lagunaire avec bars, night- club,
boutiques, parc de 25 ha, salle de congrès, golf 18 trous, mais pas de palais
des glaces comme celui qui jouxte l'hôtel Ivoire d'Abidjan. Une clientèle
clairsemée du genre trois serviteurs noirs pour un blanc.
Et cependant un simple
hors-d'oeuvre dans un océan de bâtiments tous plus prétentieux, victoriens ou
staliniens, les uns que les autres. La « Maison du Parti » du Président, le
PDCI-RDA, véritable palais de marbre entouré de bassins et de bosquets fleuris.
La Maison du Parti... pas celle du Peuple. L'élégante « Mairie » dont les
administrés vivent dans les cases fragiles et les casemates honteuses de la
main-d'oeuvre presque gratuite, coquettement cachées derrière les rideaux d'arbres et les pancartes « taguées » à la gloire mégalomaniaque du « Vieux ». Mais j'ai vu cela ailleurs.
Et puis, derrière un autre mur de la honte, à perte de vue, discrètement dissimulés : le palais du Président-Roi et les demeures de sa petite famille. Quatre-vingt villas plus la « maison d'hôtes ». Car le « Vieux » sait recevoir avec faste et générosité les riches et les puissants de ce monde. Giscard dEstaing en 1978, Mitterrand en 1982, aujourd'hui Sa Sainteté qui trouvera ici, j'en suis persuadé, le calme et le repos nécessaires pour méditer sur la pauvreté. De l'autre côté du mur provocant de l'argent souverain dorment les caïmans sacrés du Président. Sacrées bestioles au ventre rond, gavées de poulets vivants élevés aux grains, à l'ancienne, qu'ils gobent d'un coup de gueule fatiguée, et dans un bruit exaspérant d'os broyés. Cris presque humains de la volaille rappelant « le petit bruit de l'oeuf dur sur le zinc du comptoir, insupportable à l'homme qui a faim », qu'évoquait Jacques Prévert.Dans les champs impériaux de cotons, de canne à sucre, de cacaoyers du Président, d'autres enfants au ventre rond de malnutrition tournent vers vous les lumières de leur vie, comme autant de lampadaires dérangeant l'ordre rectiligne et froid des larges avenues de Yamoussoukro.

Bonne semaine, quand même !
Que la Force de l'esprit soit avec vous !
Ayman El Kayman
Je remercie mon ami Juan Kalvellido, le talentueux dessinateur andalou, qui a illustré cette chronique. Pour voir ses autres travaux http://www.kalvellido.net

lundi 12 juin 2006

N°2 - Couples en campagne : adieu le peuple, vive les people !

La France en pré-campagne électorale peut sembler être prise de folie à un observateur extérieur. Il y est fort peu question de politique ou de société, il y est beaucoup question de couples. C’est normal : la France d'en haut s'est usaméricanisée de manière accélérée ces dernières années. On n'est plus socialiste, gaulliste, communiste, trotskyste, écologiste ou libéral. On n'est plus réactionnaire ou révolutionnaire, conservateur ou libéral ou progressiste. On est ségoliste [c'était le seul isme possible, l'autre - royaliste ! - posait quand même problème et risquait de donner raison à M. de Fontbrune, grand expert en prophéties de Nostradamus, qui annonce un retour de la royauté en France pour très bientôt], sarkozyste, villepiniste, voynetiste ou...déessekiste. Et une nouvelle science est en train de naître : la politicopeoplocouplologie, la science des couples people politiciens. Trois de ces couples ont occupé ces derniers jours le devant de la scène.
1- Royale Canine et son Gouda [fromage de...Hollande]
L'autre soir, sur France 2 - l'Antenne de Son Maître, comme on disait autrefois La Voix de son maître -, Arlette Chabot a eu l'élégance de ne pas aborder ce fait divers : Julien Royal, 19 ans, rejeton n°2 de Ségolène et François, s'est fait ramasser par la BAC (Brigade anti-criminalité] dans la nuit du 2 au 3 juin, alors qu'en compagnie de joyeux compagnons - et complètement saoul - il démolissait du mobilier urbain. Il a fini la nuit en cellule de dégrisement au poste de police. Magnanimes, les médias ont pratiquement passé sous silence cette affaire. Pourtant il y avait là de quoi alimenter de beaux éditoriaux ! Voilà que la dame de Poitiers se retrouve mère d'un jeune prédélinquant ! Il faudrait peut-être quelle suive un de ces stages d'éducation à la parenté responsable quelle recommande pour les parents de jeunes basanés, avant de prétendre devenir la mère de tous les Français (Françoise Laborde, interview dans les 4 Vérités sur France 2].
À part ça, la grande question qui torture les intervieweurs et commentateurs est celle-ci : Hollande va-t-il se présenter comme candidat à la candidature devant le Parti socialiste, en octobre dernier, affrontant ainsi sa madone de moitié ? Chez Chabot, Hollande na pas répondu, mais il semble bien que non.Mais derrière La Madone et le Culbuto (titre d'un livre récent sur Royale Canine et son époux], se profile un autre couple, autrement plus redoutable.

2- DSK [Don Spiderman Kasher] et BBC [Belle Brune] n°2
Un deuxième couple est venu s'étaler sur les médias français depuis la mi-mai. C'est Dominique Strauss-Kahn et Anne Sinclair. Le prétexte en a été la parution du livre de DESK, qui est ainsi entré officiellement en pré campagne. Le plan médias du candidat a été concocté par son épouse, journaliste politique de télévision, et plus célèbre que lui. C'est quand même plus pratique - et plus économique - que de confier son image à un quelconque Jacques Séguin.Je pense personnellement que, derrière le cirque autour de Ségolène, c'est DSK qui prépare son irruption sur la scène électorale. Attention à cet homme ! C'est un loup, qui a adopté la stratégie de l'araignée. Allez donc visiter son blog, qui est très bien fait et ratisse très large : il y parle de tout, même du Mondial de foot [il est, avoue-t-il, plutôt rugby que foot], des migrants de Calais, des problèmes des jeunes et j'en passe <>.DSK est intelligent et cultivé. Ce prof d'économie a tout pour devenir le Tony Blair français. Il est en effet social-libéral. Et c'est un fieffé sioniste. Il tisse sa toile depuis deux ans, à travers le Parti socialiste, où il dirige le courant Socialisme et démocratie, constitué par 400 cadres prêts à partir au combat, à travers la France et le reste du monde avec son club À gauche, l'Europe.Si Strauss-Kahn emporte les suffrages des militants socialistes comme candidat, son affrontement avec Nicolas Sarközy, ce sera l'affrontement de Tel Aviv contre Herzliya.Strauss-Kahn est juif (ashkénaze par son père, tunisien par sa mère), tout comme Anne Sinclair. Le problème n'est bien sûr pas là. Le problème est que DSK est un défenseur acharné de l'État sioniste, tout comme Nicolas Sarközy. Ce dernier s'est aussi profilé, de Washington à Herzliya, comme un fervent sioniste. Les organisations juives de Washington lui ont fait l'année dernière un accueil triomphal et semblent l'avoir adopté, le considérant, semble-t-il, comme juif, ce qu'il n'est pas. Certes, son grand-père maternel Benedict Mellah était un Juif de Salonique, qui s'est converti au catholicisme pour épouser la grand-mère de SarkoLéon. Sarkö vient d'envoyer un de ses hommes, Christian Estrosi, en Israël, pour y faire de la retape et obtenir des soutiens. C'est qu'il y a quelques centaines de milliers d'électeurs français en Israël, qui disposent de la double nationalité.

Voici ce qu'écrivait quibla.net le 24 janvier 2004 sur DSK :
DSK inaugure son QG
DSK peut signifier deux choses, soit : "Disruption of soul and kind" (="dérèglement de l'âme et de l'espèce") et dans ce cas, c'est le nom d'un groupe de musique rock "métallique" d'Amiens, soit : Dominique Strauss-Kahn, et dans ce cas, c'est le nom du futur présidentiable franco-israélien à l'élection de 2007 (n'a-t-il pas déclaré il y a quelques années : "Ce qui est bon pour Israël est bon pour Sarcelles" ?). Le député-maire de Sarcelles (Val d'Oise), ancien ministre de Jospin, largué par son patron pour cause d'enquête en corruption - dont il sortit blanchi - se prépare depuis plusieurs mois pour la "mère de toutes les batailles", la campagne électorale pour la présidentielle de 2007. Quand on prépare une bataille, il faut d'abord un QG. Ça y est, il l'a. C'est un appartement de 160 mètres carrés refait à neuf, loué pour un peu plus de 3 200 par mois, au 7 rue de la Planche, au coeur du septième arrondissement, au coeur même du pouvoir, à deux pas de Matignon, de l'Elysée et du Palais-Bourbon. C'est là qu'il héberge les deux clubs sur lesquels il s'appuie pour sa conquête du pouvoir suprême : Socialisme et démocratie et À gauche, en Europe. Jeudi 22 janvier, "La Planche" a donc été inaugurée avec champagne, petits fours et discours. DSK a lancé sa devise : "liberté ordonnée, égalité réelle, fraternité laïque." Ça promet... Adresse : DSK, 7 rue de la Planche, 75007, Tél : 01 42 22 05 80

3-Dominique Voynet et Yves Cochet
Dernier couple peoplisé de la semaine : les deux candidats à la candidature chez les Verts. Ces derniers ne sont pas parvenus à départager les deux candidats, qui ont fait un score nul. Le grand public a donc appris, grâce à Libération, que les deux écologistes avaient été amants pendant de longues années et qu'ils avaient gardé de leur liaison une grande tendresse l'une pour l'autre. Et alors ? Ce n'est pas ça qui va faire reculer les OGM ou la nucléarisation de la France.
Human DisgustTout cela a de quoi révulser. Ces politiciens et politiciennes, leurs conseillers, les médias si complaisants avec eux, partent du raisonnement suivant : si la France d'en bas, en maintenant Jean-Marie Le Pen au deuxième tour de l'élection présidentielle d'avril 2002, a exprimé son rejet des politiciens, c'est que ces politiciens lui paraissent distants, méprisants, corrompus. Pour changer ça, on va donc faire de l'human interest (intérêt humain), terme par lequel on désigne en jargon journalistique les informations qui relatent des histoires de la vie de tous les jours. Je crains que tout se beau monde se plante le doigt dans l'oeil. Au jeu de la peoplisation des politiciens, on risque de provoquer un human disgust (dégoût humain). Franchement, l'électeur n'a rien à cirer de la vie privée des politiciens et politiciennes : il leur demande tout simplement de dire ce qu'ils font et de faire ce qu'ils disent. Le seul qui semble avoir compris cela, c'est NS (Nicolas Sarközy]. Si SarkoLéon est populaire, c'est parce qu'il apparaît comme une pure bête politique et non comme une bête de scène. Et il a été conséquent en empêchant la parution d'un livre de ragots sur ses démêlés avec sa femme Cécilia. Cet aspect-là de sa vie n'offre strictement aucun intérêt. Tout comme le fait que Voynet ait partagé la couche de Cochet.Si ça continue comme ça, la campagne électorale française risque de passer sous le contrôle de la presse people, Gala et autres Closer, bref des marchands d'armes qui la contrôlent.

Un lecteur, Tahar, m'écrit :
Un Musulman parle : petit billet amer à Mr AYMAN El-KEYMAN.
MonsieurVous vous exprimez chaque Lundi sur le site Quibla dit site pour les "Musulmans on line". Soit. Vous donnez votre point de vue sur l'actualité politique française et seulement. Il est bien clair et très utile que l'on sache que cela n'engage que vous et ne reflète en aucune façon les méthodes des Musulmans en France. Aussi , il serait à l'avenir, honnête de votre part, de le préciser afin que cela soit bien net dans les tous les esprits : il y a également des non-Musulmans qui vous lisent.
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A ce titre, je vous saurai infiniment gré de vous définir comme "free-lance". Si vous voulez insulter Jean Marie LE-PEN(1) , sa fille Marinne(2) , libre à vous ! Mais l'adversité en politique, la contradiction n'empêche pas, que je sache, le débat dans le respect et la courtoisie . Le Front National est un parti politique légal(3), représentatif de 4 millions d'élécteurs . Il était présent au second tour des éléctions en 2002, devant le PS. L'honnêteté la plus élémentaire éxige de le reconnaitre. Les faits sont tétus.
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Nous, les Musulmans, sommes victimes de par le monde d'agression continuelle ( caricatures de notre Prophète Mohammad BSSL, noms d'oiseaux, dénigrements, diabolisation etc...). Les pires méthodes de basse politique dignes de la Tchéka et autres officines de viol psychologique des foules, sont employés par nos ennemis pour nous abattre ! Alors, de grâce, ne nous faisons pas les pâles imitateurs de ceux que nous dénonçons régulièrement sur Internet et aileurs ! Sinon, nous nous rabaissons au même niveau qu'eux et ils auront fait des émules! PS : (1)"BBB ( Batard Borgne Breton ).(2) " La génisse Marinne" . (3) Sinon, appeler le 15 ( Police nationale ). AVOUEZ QUE CE N'EST PAS FAIT POUR LA RESTAURATION DE LA COEXISTENCE PACIFIQUE.EST-CE QUE CELA FAIT AVANCER ET AMELIORER LA SITUATION ??? EST-CE QUE CELA CONTRIBUE A DONNER UNE IMAGE POSITIVE DES MUSULMANS ??? Fraternellement votre. Tahar.

Ma réponse :
Cher Tahar,
Aucun des auteurs publiés sur le site quibla.net n'est rétribué. Ils sont tous bénévoles. Il est donc incorrect de me qualifier de free-lance, qui se traduit en français par pigiste, et je ne perçois pas de piges (paiement à l'article) de quibla. Mes coups de dent échappent donc aux lois du marché et du politiquement correct.Ni quibla.net ni moi-même ne prétendons détenir la vérité unique et universelle. Nous ne détenons aucune autorité, ni politique ni religieuse. Nos points de vue ne peuvent évidemment pas faire l'unanimité.Nous sommes parfaitement conscients que de nombreux non-Musulmans nous lisent. C'est pourquoi quibla.net se définit comme le quotidien online pour les Musulmans libres et actifs et leurs alliés. Quant aux auteurs publiés par quibla.net, ils sont majoritairement non-Musulmans.Nous constatons que les Musulmans ne sont pas seuls au monde : ils ne constituent qu'un cinquième de l'humanité et, en Europe par exemple, environ 5% de la population. Nous faisons donc l'hypothèse qu'ils ne pourront avancer seuls dans la défense de leurs causes. Ils doivent établir des alliances.Par le choix des thèmes que nous traitons, par la diversité des tons et styles que nous développons, nous cherchons simplement à toucher, intéresser, et faire réfléchir les gens d'origines et de sensibilités les plus variées.
L'humour et l'ironie nous semblent un bon moyen pour cela.Ne soyez donc pas amer et réjouissez-vous au contraire de ce que des gens comme nous osent faire preuve d'irrespect à l'égard de ceux qui nous gouvernent ou veulent nous gouverner.Mes coups de dent ne visent à tuer personne, mais seulement à égratigner. Essayez donc de vous attacher au fond de ce que j'écris, au-delà de la forme. Sur celle-ci, il ne pourra jamais y avoir d'unanimité : il en va de la satire comme des goûts et des couleurs.
Fraternellement
AEK
Bonne semaine, quand même !
Que la Force de l'esprit soit avec vous !
Ayman El Kayman

lundi 5 juin 2006

N°1-Hou la vilaine !

Ma mère m'a toujours dit de me méfier des blondes. Surtout quand elles arborent un sourire de madones. La Royale a montré ses canines mercredi dernier à Bondy, au cœur du "Neuf-trois", ce département de la Seine Saint-Denis qui a pris le relais de Barbès et Belleville dans l'imaginaire social français comme haut lieu commun de tous les fantasmes sur les nouvelles classes dangereuses [les travailleurs immigrés], devenues ethnies dangereuses [Arabes et Noirs de préférences polygames], religion dangereuse [au singulier puisqu'il s'agit des musulmans exclusivement], générations dangereuses [les 12-18 ans]. La Royale Canine a donc laissé entrevoir quelle serait sa campagne électorale si jamais elle devenait la candidate de la rose au poing. Depuis le temps qu'on se demandait ce qu'elle pourrait bien avoir comme programme, la Dame de Poitiers spécialiste des sourires béats et des poses alanguies dans Paris-Match ! Eh bien voilà, on le sait : rien à envier au GKN [Grand Kärcheriseur National] ou au BBB [Bâtard Borgne Breton, vous savez bien, le papa de la Génisse Marine]. Ça aurait pu inspirer une belle chanson au regretté Jacques Brel, avec un refrain dans ce genre :
« La Marine a bien d'la peeeeeine
La Ségolène est la plus vilaiaiaiaiaine.
La Marine a bien de la peeeeeine
La Ségolène lui pique sa haaiaiaiaine....»
La BB [Belle Blonde] s'est donc rendue à Bondy au lendemain des émeutes qui ont suivi à Montfermeil et Clichy sous-Bois l'interpellation très-très musclée et gazante [et c'était pas des gaz hilarants] d'un DDB [dangereux délinquant basané] et elle a étalé ses idées géniales : sucrer les allocations familiales pour les familles qui ne contrôlent pas leurs rejetons, un encadrement militaire pour ses mêmes rejetons - elle a regretté au passage la suppression du service militaire -, et un encadrement quasi-militaire pour les parents, en les forçant à suivre des formations pour devenir des parents idéaux. La BB s'est sans doute inspirée d'une autre BB, à laquelle elle s'était empressée de rendre visite dès que sa victoire électorale avait été certaine, la socialiste Michelle Bachelet, nouvelle présidente du Chili. La Blonde Bachelet est en train d'acheter force armes et avions de guerre à l'Oncle George. Pour faire la guerre à qui ? À la Bolivie d'Evo Morales ou au Pérou qui risque de passer sous la présidence d'Ollanta Humala le 4 juin au soir ? Méfiez-vous des blondes, je vous dis.

Les héritiers d'Aton et ceux de Moïse (ou plutôt de Jabotinsky et Meir Kahane)
Ça fait des dizaines d'années que deux groupuscules sionistes violents font régner la terreur. La Ligue de défense juive [fondée par les adeptes du rabbin terroriste Kahane, mort de mort violente] et le Bétar Taggar [fondée par les adeptes de Vladimir Jabotinsky, le sioniste dit révisionniste admirateur de Hitler et Mussolini, dont l'idéologie fut à l'origine du Likoud] réunissent toutes les conditions pour être dissous en tant que ligues factieuses défendant les intérêts d'un État étranger. Au lieu de cela, elles bénéficient d'une complaisance - incroyable mais vraie ! - des pouvoirs publics et, en premier lieu, du ministère de l'Intérieur français. Pourtant ces gens-là, qui recrutent surtout chez les fils de grossistes en confection du Sentier - ils raffolent des scooters et des casques de moto qu'ils manent comme des armes -, ne sont pas [tout à fait] des plaisantins et ne se contentent pas de tabasser des militants antisionistes. Ils s'en sont même pris, le dimanche 7 avril 2002, à la Bastille, à un commissaire de police qu'ils ont poignardé. L'enquête est toujours au point mort. Et beaucoup de policiers commencent à serieusement s'énerver devant la complaisance de leur ministre. Il a suffi que trente jeunes Noirs grands et baraqués fassent une promenade d'une demi-heure Rue des Rosiers, au coeur du quartier du Marais, dimanche dernier, pour que les "représentants de la communauté juive" (qui les a élus, ceux-là ?) poussent de hauts cris, réclament des châtiments pour ce crime de lèse-ghetto. Et notre SN [Sarközy National] s'est empressé de rendre visite aux malheureuses "victimes" [de quoi ? Les militants de la Tribu Ka n'ont pas touché à un seul cheveu de qui que ce soit et les policiers qui les ont palpés n'ont trouvé aucune arme sur eux] de la Rue des Rosiers et de faire fermer [illégalement] le site Internet de la Tribu Ka, décrétée "antisémite" par les experts tribaux. À quoi d'autre s'attendre de la part d'un ministre de l'Intérieur qui, au lendemain de l'intifada des banlieues, recevait officiellement le chef de la police israélienne pour un échange d'expériences sur la lutte anti-intifada ici et là-bas ?

Danger ! Pas de Blancs !
Kémi Seba, le fara (leader) de la Tribu Ka, a déclaré : « « Dimanche, nous voulions avoir en face de nous les criminels de la communauté juive qui ont tabassé des membres de la communauté noire (en marge des manifestations à la mémoire d'Ilan Halimi). Si c'est ça être antisémite, alors je suis antisémite. »Les Kémites [Noirs en ancien égyptien] de la Tribu Ka sont des adorateurs du Dieu Aton, dont le culte fut instauré par le pharaon Akhénaton en remplacement de celui du dieu Amon. Selon certains, dont Sigmund Freud, Akhénaton, Oedipe et Moïse pourraient avoir été un seul et même personnage. Détail un peu gênant pour les sionistes purs et durs, qui sont aussi des suprématistes blancs : les Kémites pensent qu'Akhénaton était noir. Et rien qu'à l'idée que Moïse aurait pu être d'un beau noir d'ébène plutôt que du blanc de marbre de Michelange, le sang des sionistes ne fait qu'un tour. Les Ashkénazes ont déjà assez d'ennuis quand ils essayent de se présenter comme sémites, alors que tout le monde - ou presque - sait que la plupart d'entre eux descendent des Khazars de la Caspienne et que leur langue, le yiddish, est une langue turco-slavique qui n'a rien, mais alors rien à voir avec l'hébreu.
Mais le plus affligeant dans cette affaire, ce sont les déclarations pitoyables des représentants autoproclamés de la "communauté noire", dont le seul souci est de se faire bien voir et qui en rajoutent dans les dénonciations de "l'antisémitisme". La palme du "bountysme" [le Bounty est un bonbon noir à l'extérieur et blanc à l'intérieur] revient au zozoteur Patrick Lozès, militant de l'UDF de Giscard et François Bayrou, propulsé par ses amis du CRIF à la tête du "CRIF noir", le CRAN [Conseil représentatif des associations noires], un nom bien mal choisi car s'il y a quelque chose dont Lozès et ses copains manquent singulièrement, c'est bien de cran. Et ils sont solidement tenus en main par les boss de la "communauté juive". Quant aux autres affligeants, le Collectif des originaires des DOM dirigé par Patrick Karam, leur affaire est aussi entendue. Ils ont non seulement déposé il y a plusieurs mois une plainte pour injures racistes contre la Tribu Ka, qui avait eu le malheur de déclarer que ce n'était pas à un "leucoderme" [quelqu'un à la peau blanche, en l'occurrence Patrick Karam qui est un Guyanais d'origine syro-libanaise] de s'occuper des problèmes des Noirs, mais mieux : ils ont lancé des appels délirants à la répression contre les émeutiers de l'intifada des banlieues en novembre dernier, et ont été reçus en grande pompe par National-Sarkö.
Attention ! Réservé aux Blancs !

Il ne reste plus qu'à proposer au ministre de l'Intérieur, en concertation avec le maire de Paris, d'apposer à l'entrée de certaines rues de Paris des pancartes avec l'une de ces inscriptions : "Pour Blancs seulement", "Interdit aux Noirs et aux Arabes", "Pour Juifs seulement", ou carrément, pour qu'il n'y ait pas de confusion - en effet il y a des juifs noirs et des juifs arabes et de plus en plus de Blancs antisionistes : "Réservé aux Blancs sionistes, juifs et goyim". Au moins, ce sera clair. Si j'ose dire. Ces messieurs pourront s'inspirer des plaques comme celle ci-dessous- bilingue, SVP, anglais et afrikaans -, exposée au Musée du District Six de la bonne ville du Cap dans cette chère Afrique du Sud, qui nous rappelle le bon vieux temps de l'apartheid [= "développement séparé"]. Enfin, pas si vieux que ça...Une dernière remarque : la connerie étant la chose du monde la mieux partagée, il y a malheureusement sans doute autant de cons chez les Blancs que chez les Noirs, les Juifs, les Lapons ou les Papous. Mais comment définir leur pourcentage, pour pouvoir exiger une discrimination négative à l'encontre des cons qui occupent les médias, afin que leur proportion corresponde à celle de la population générale, ni plus ni moinsse - car, vous en conviendrez, elle dépasse aujourd'hui largement le seuil de tolérance. Dur problème, sur lequel nos sociologues devraient plancher ...
Bonne semaine quand même !
Que la Force de l'esprit soit avec vous !


Plaque d'apartheid en usage en Afrique du Sud de 1947 à 1989. Traduction du texte : "A l'usage des personnes blanches -Ces locaux publics et leurs commodités sont mis à la disposition exclusive des personnes blanches"