mardi 29 septembre 2009

N°116-Le dernier Dadis Show à Conakry : 157 morts


Cette photo, prise à Conakry le 28 septembre 2009, nous dit à peu près tout sur le rapport Nord-Sud. les 4 policiers qui arrêtent un manifestant sont vêtus de bric et de broc. L'un d'eux porte une salopette bleue défraîchie avec l'inscription POLIZEI, c'est-à-dire police en allemand. Sans doute un signe de la "générosité" de l'Europe riche, qui est prête à tout pour pouvoir continuer à s'approvisionner à vil prix en bauxite de Guinée. La Guinée de Sékou Touré avait reçu un don fraternel de brise-glaces de l'Union soviétique. La Guinée post-moderne ne reçoit que ce qu'elle mérite.



Même diversité d'accoutrements des "forces de l'ordre" dans cette autre scène du lundi 28 septembre.



Au moins 157 morts par balles, un millier de blessés, des femmes violées : Conakry, capitale de la Guinée a connu le 28 septembre un lundi noir. Plusieurs dizaines de milliers de manifestants s’étaient rassemblés dans le plus grand stade de Conakry pour dire leur opposition à l'éventuelle candidature du chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, à l’élection présidentielle prévue en janvier 2010. Le capitaine Moussa Dadis Camara a pris le pouvoir en janvier, suite à la mort du président-dictateur Lansana Conté. Depuis, Captain Dadis défraie la chronique avec ses prestations ubuesques.Je vous en présente quelques-unes, qui circulent dans toute l’Afrique sous le nom de « Dadis Show ». Elles se passent de commentaire.

Tout d’abord, une interview surréaliste de Captain Dadis par RFI suite au massacre de Conakry.



Best Off des Dadis Shows

« Je suis beaucoup gêné avec les civils »



Captain Dadis humilie l'ambassadeur de Russie


"Nous sommes des révolutionnaires progressistes": Monologue du Captain


Et le meilleur pour la fin !


Conakry, mercredi 10 juin 2009 : Captain Dadis interrompt au cours d’une rencontre publique l’ambassadeur d’Allemagne, Karl Prinz, qui avait eu le malheur de faire part des doutes de l’Union européenne sur la « démocratie » guinéenne, et lui fait la leçon, dans un mélange de français et d’allemand (qu’il a appris au cours de ses stages de parachutiste). Une scène d’anthologie.







Bonne semaine, quand même !
Que la Force de l’esprit soit avec vous !
...et à mardi prochain !

mardi 22 septembre 2009

N°115- Opération Endlösung

Les SRAEK* sont en mesure de vous révéler ce qui suit :
Dimanche dernier 20 septembre 2009, une réunion confidentielle de très haut niveau s’est déroulée dans une villa cossue et discrète de la banlieue la plus chic de Tel Aviv. Douze hommes participaient à cette réunion :
Bibi Netanyahou, Premier ministre, ministre de la Stratégie économique, ministre des Retraités, ses deux vice-Premiers ministres Silvan Shalom, ministre du développement du Néguev et de la Galilée, ministre du Développement régional et Moshe Ya'alon, ministre des Affaires stratégiques, son Premier ministre adjoint Ehud Barak, ministre de la Défense, et son ministre adjoint Matan Vilnai, son Premier ministre adjoint Avigdor Lieberman, ministre des Affaires étrangères, son Premier ministre adjoint Dan Meridor, ministre des Renseignements et de l’Énergie atomique, son ministre des Finances Yuval Steinitz, son ministre de l’Information et de la Diaspora Yuli-Yoel Edelstein, ainsi que Meir Dagan, chef du Mossad, Yuval Diskin, chef du Shabak et Amos Yadin, chef du Aman.
La réunion a été consacrée à la dernière mise a point de l’Opération Endlösung (Solution finale), qui démarrera immédiatement.
Objectif de cette opération : neutraliser définitivement les Mauvais Juifs et les amener à faire amende honorable en reconnaissant le droit d’Israël à se défendre contre ses ennemis par tous les moyens jugés nécessaires.
Motivations : le Premier ministre a obtenu un consensus total sur la nécessité vitale pour Israël de mettre un terme définitif à la campagne menée par les Mauvais Juifs à travers le monde contre l’État d’Israël, qui met cet État en danger de mort, le privant de l’appui stratégique des Juifs de la diaspora. La goutte d’eau qui a fait déborder le base, a dit Netanyahou, a été le rapport sur la glorieuse opération Plomb Durci signé par le traître Goldstein, lequel prétend s’appeler Goldstone, qui n’est qu’un ramassis de sornettes arabo-islamo-droitdelhommistes
Moyens de cette opération : enfermer dans le Camp Secret de Rééducation N° 1, enterré dans le désert du Néguev, les 200 principaux Mauvais Juifs de la planète et leur faire signer des déclarations publiques d’allégeance totale à l’État d’Israël, après quoi ils seront libérés. En cas de refus de leur part, ils seront maintenus en DAS (détention administrative spéciale).
Les cibles de l’opération : la moitié de la réunion a été consacrée à examiner la liste de 2000 noms présentée par Meir Dagan, parmi lesquels 200 ont été choisis. En tête de liste figurent les traîtres Goldstein alias Goldstone, Falk et Neve Gordon.
Mandat a été donné aux chefs du Mossad, du Shabak et de Amman pour mobiliser immédiatement 4000 agents opérationnels afin d’exécuter les enlèvements des cibles sur leurs lieux de résidence dans les six semaines qui viennent.
Le ministre des Finances s’est engagé à débloquer un budget extraordinaire secret de 200 millions de dollars pour financer l’opération. Il n’a pas dit où il les trouverait, mais le SRAEK a cru comprendre qu’un contrat avait été passé avec une des grandes familles de la Mafia moldave pour imprimer ces 200 millions de dollars dans une imprimerie secrète située au Birobidjan.
Les participants à la réunion sont tombés d’accord pour ne pas informer le Président Shimon Peres de l’opération avant que celle-ci ait été achevée. « On le garde en réserve pour jouer au con et pleurer sur CNN », a déclaré Netanyahou, suscitant les éclats de rire de l'assistance.

* Services de Renseignement d’Ayman El Kayman
Bonne semaine, quand même !
Que la Force de l’esprit soit avec vous !
...et à mardi prochain !

mardi 15 septembre 2009

N°114 - Honni soit qui MALI pense ou : le Maroc n'est pas l'Iran

Un jour Jeha était assis devant une rôtisserie et aspirait l’air avec un air de satisfaction goulue. Le rôtisseur sortit de son échoppe et demanda : « Que fais-tu, Jeha ? » Celui-ci répondit : « Je me repais des fumets de ta rôtissoire ». « Ah, alors, mon gaillard, il va falloir que tu me paies ». « Bien sûr », répondit Jeha, et sortant de sa poche quelques piécettes, il les fit tinter sur le pavé : « Voilà, je pense que le son de mes pièces est le bon prix pour l’odeur de tes rôtis »

C’est une de ces infos du genre « incroyable mais vrai » comme seul le royaume enchanté du roitelet noceur et milliardaire – mais oui, vous savez bien de qui je veux parler, le pote à Djamel Debbouze – peut en livrer :


15 jeunes gens qui s’étaient donné rendez-vous dimanche 13 septembre devant la gare de Mohammedia, au sud de Casablanca, avec l’intention d’aller pique-niquer en forêt, ont été arrêtés par la police bien avant d’avoir pu déballer leurs sandwiches. Ils ont été, dans les heures qui ont suivi, condamnés à des peines allant d’un mois à douze mois de prison ferme, en application de l’article 222 du Code pénal marocain, qui interdit "le non-res­pect du jeûne par les Mu­sul­mans sous peine de trois mois d'in­car­­ra­tion".

Le Conseil des Oulémas a commenté cette « ten­ta­tive de rup­ture pu­blique du jeûne par un groupe d'agi­ta­teurs, en vio­la­tion de l'un des pi­liers de l'Islam, ar­guant que cela s'ins­crit dans le cadre de l'exer­cice des li­ber­tés in­di­vi­duelles », et mis en garde contre " les ré­per­cus­sions de ces actes sur la vie de la oumma".

Ainsi donc, une quinzaine de sandwiches tirés du sac en plein jour durant le Ramadan mettrait en danger la vie, la sécurité et la sérénité d’un miliard et demi de Musulmans. Eh ben, dis donc, elle est mal barrée, la Oumma, dans ce cas!!!...

On croit rêver.

Ainsi donc, le royaumelet voudrait faire concurrence à la Pétrosaoudie et transformerait subrepticement sa police – qui, comme tout le monde le sait, est composée des meilleurs Musulmans de la planète – en police religieuse.

Mais alors, les démocrates, les laïcards, les défenseurs de la veuve et de l’orphelin afghans, gazaouis, iraquiens et cachemiris opprimés par de sméchnats barbus, vous qui êtes prêts à donner le prix Nobel à toute Musulmane arborant string et minijupe au nom de la liberté, où êtes-vous, où sont vos lettres ouvertes, vos pétitions, vos rassemblements devant les ambassades et consulats du Maroc ?

Et que fait donc Miss Rama Yade ? (Oh pardon, j’oubliais qu’elle n’est plus secrétaire d’État aux droits de l’homme mais aux Sports ; ça ne fait rien, elle pourrait militer pour faire reconnaître comme nouvelle discipline olympique la course de fond de non-jeûneurs poursuivis par la police).

Je ne vous entends pas. Quoi ? Qu’est-ce que vous grommelez ? Quoi ? Que le Maroc, ça n’est pas l’Iran ? Ah bon ? Que le Roi est notre ami ? Ah bon. Je crois que je comprends.

Pourtant le MALI, Mouvement Alternatif pour les Libertés Individuelles, a tout pour vous plaire : d’abord il est dirigé par deux femmes modernes, Zineb Razhoui et Betty Lachgar. Ensuite, il a à première vue tout l‘air d’être un groupe de défense de la sacro-sainte laïcité comme vous les aimez. Mais bon, il n’a pas l’air de susciter votre enthousiasme. Et à seconde vue, on croit comprendre pourquoi.

Peut-être est-ce parce qu’il déclare ne pas être « un groupe anti-islam », mais être « pour la liberté de culte, et si nous revendiquons la suppression d’un article liberticide du code pénal (art.222), nous sommes également solidaires des citoyennes tunisiennes qui se font lyncher pour avoir mis le hijab, ou des Tunisiens qu’on harcèle sur le chemin de la mosquée… »

Décidément, ces dames, Zineb et Betty, n’ont pas compris comment il fallait s’y prendre pour devenir des martyres riches et célèbres dans la république enchantée des droits de l’homme. Il ne fallait pas annoncer que vous alliez sandwicher en forêt, mais que vous alliez faire un strip-tease devant la Mosquée Hassan II à l’heure de la grande prière ! Peut-être alors l’OTAN vous aurait-il apporté un appui aérien, avec la bénédiction des redekersifaouiphilippevalglucksmannhenrilevygeertdewildershayyanhirsiali !!!

Ceci dit, imaginez que ces 15 jeunes gens auraient été des habitants de Téhéran et non pas de Casablanca et qu’ils aient subi la moitié du quart du sort subi par nos MALIstes : ça aurait fait l’ouverture de tous les journaux télévisés, de CNN à France24, pendant au moins 48 heures, et les déclarations de condamnation auraient fusé de toutes les capitales du monde libre. Mais bon, les MALIstes ne sont que de vulgaires sujets de SM M6. Donc, silence radio. Circulez, ya rien à voir, rien à bouffer, rien à espérer.

Dans ce royaumelet-là, c'est Ramadan 365 jours par an. Un drôle de Ramadan, sans Nuit du destin...


Bonne semaine, quand même !
Que la Force de l’esprit soit avec vous !
...et à mardi prochain !

mardi 8 septembre 2009

N°113- Bingo pour Big Ben, alias Baby Zeus, alias Ubu Fils, roi du Bongoland

Ainsi donc, le Gabon a un nouveau roi, fils du défunt monarque. Mais comme cette monarchie se veut républicaine, le roi, pour être proclamé, a du se plier à l’épreuve des élections démocratiques, qu’il a remporté, haut la main, mais en y mettant le prix : il a, pour ces élections, dépensé la bagatelle de 900 millions d’Euros. Pour un pays de 1 million et demi d’habitants, dont 800 000 électeurs inscrits – mais seulement 140 000 ont voté pour lui - ça revient assez cher de l’électeur.
Mais rassurez-vous, Bongo Bis, alias Baby Zeus, alias Monsieur Fils ou Ubu Fils, a les moyens de ses ambitions, vu que les royalties du pétrole, du manganèse, du bois, vont directement dans ses comptes bancaires et dans ceux de ses frères et sœurs.
Bref, Ali Ben Bongo, fils aîné d’Omar Bongo Odimba, qui passa l’arme à gauche en juin dernier après une petite présidence inamovible de 42 ans, vient de prendre la succession dynastico-démocratique de son papa, suivant ainsi l’exemple de Faure Gnassingbé au Togo, de Joseph-Désiré Kabila au Congo, et donnant des idées aux rejetons des divers présidents-z’avie et autres aspirants-empereurs aux quatre coins du continent-martyr.

Baby Zeus avait été programmé dès son jeune âge pour la succession, même s’il aurait préféré suivre les traces de sa maman Joséphine alias Patience, qui pousse la chansonnette du côté de Los Angeles. Après son collège protestant dans les Cévennes, puis le Collège Sainte-Croix de Neuilly et la fac de Droit à Paris, Alain-Bernard (ses prénoms de baptême ; il n’est devenu Ali Ben que suite à la conversion à l’islam pétrolier de Papa Albert-Bernard, devenu El Hadj Omar au milieu des années 70) se lance dans une carrière éphémère de crooner, qu’il laisse rapidement tomber pour entrer au cabinet de Papa, qui le fait bientôt ministre, une fois, puis deux. Comme toute la tribu Bongo, Ali vit sur un grand pied. Et quand il met à terre à Paris, c’est pour une modeste mansarde de l’Avenue Foch, dans le garage de laquelle l’attendent deux Ferrari.

L’année dernière, Robert Bourgi, le Jacques Foccart de Sarkozy, l’a présenté officiellement à l’Élysée, ce qui était une manière de signifier aux Gabonais que le patron avait choisi le successeur de leur Père Ubu Père. Comme le disait Bourgi lui-même (qui parle de lui-même à la troisième personne) : « Au Gabon, la France n'a pas de candidat, mais le candidat de Robert Bourgi, c'est Ali Bongo. Or je suis un ami très écouté de Nicolas Sarkozy. De façon subliminale, l'électeur le comprendra. »
Et bien non, l’électeur n’a pas compris et les gentils Gabonais se sont fâchés. Et Total a du évacuer vite fait bien fait ses employés blancs de Port-Gentil devenu Port-Méchant. Port-Gentil, comme Pointe-Noire au Congo, est une sorte de concession franco-pétrolière extraterritoriale, où la loi est faite par Total, qui a pris la suite d’ELF en fusionnant avec elle et avec Fina.
Pauvres Gabonais ! Ils vivent dans un pays riche et sous-peuplé qui pourrait être un paradis sur terre. Mais la France d’en haut n’en a pas voulu ainsi et la richesse pétrolière s’est, ici comme ailleurs, transformée en malédiction, faisant du Gabon une sorte d’émirat où les paysans ont presque totalement disparu (il n’en reste plus que 25 000) et où il vaut mieux fermer sa gueule si on veut faire de vieux os. Un émirat qui bat un curieux record mondial : celui de la consommation de champagne. À croire que les émirs et leurs épouses en remplissent leurs piscines et leurs baignoires. Prions donc pour qu’ils s’y noyent.

Ubu Fils vu par Damien Glez (Burkina Faso)

Bonne semaine, quand même !
Que la Force de l’esprit soit avec vous !
...et à mardi prochain !