lundi 25 décembre 2006

Rendez-vous le 8 janvier !

Je serai de retour avec ma chronique le lundi 8 janvier 2006. Bonnes vacances à tous !

lundi 11 décembre 2006

N° 19 - Marie- Chantal en Orient, ou la stratégie du coucou

Sarkolène et Ségozy

Mes lecteurs l’auront compris, je n’aime pas la Dame du Poitou, alias Royale Canine, alias Marie-Chantal, alias Sarkolène, qui partage à égalité avec le Nain magyar les coups de dent que je distribue allègrement depuis le lancement de cette chronique le 5 juin dernier. Pourquoi donc n’aimè-je pas cette dame ?
Parce que c’est une femme ? Bien sûr que non, je raffole des femmes, surtout bien cuites.
Parce que c’est une socialiste ? Oh que non, je pense qu’il faut de tout pour faire un monde, et que personne n’est parfait. Et puis, que deviiendraient les trotskystes en vieillissant, si la social-démocratie n’existait pas ?
Parce qu’elle porte des tailleurs qui lui donnent en permanence un air d’évadée du Couvent des Oiseaux ? Sûrement pas, d’autant plus que j’ai constaté qu’elle devenait de plus en plus audacieuse, abandonnant les tailleurs blancs au profit de couleurs plus osées (rouge, sur la photo officielle avec Ehud Olmert, fuchsia lors de l’escale à Amman) ; renseignements pris, elle ne s’habille plus dans les grandes surfaces mais chez une couturière de Saint-Germain des Près, Paule Ka. Ainsi donc, Marie-Chantal a adhéré à son tour à la Tribu Ka, ce qui a suscité cette blague dans les couloirs du parti socialiste : « Le diable s’habille en Prada, la diablesse s’habille en Paule Ka. »
Non, si je n’aime pas cette dame, c’est parce qu’elle est une coquille creuse – elle n’a pas de programme, mais promet un projet présidentiel pour « bientôt » - et un coucou, alors qu’on attendait un rossignol. Le coucou est un pirate : il squatte les nids des autres oiseaux, chassant leurs petits et y déposant ses propres œufs. Le « coucoutage » est sans aucun doute un genre obligé dans la politique institutionnelle : le Nain magyar chasse sur les terres du Bâtard borgne breton, pour essayer de grapiller un maximum de ses 15% d’électeurs et Marie-Chantal chasse sur les terres du Nain.
Une élection présidentielle, en France, ne se gagne jamais à gauche, mais à droite, plus exactement à l’extrême-centre droit. Ce n’est pas le 1% de Chévènement qui va lui faire gagner de quoi se présenter au deuxième tour. Les 15 à 20% que lui feront perdre les candidats d’extrême-gauche et écologistes, il faut bien qu’elle les récupère ailleurs. Elle est déjà assurée de recueillir les suffrages des chiraquiens et des vieux gaullistes, mais cela ne suffira peut-être pas. Il lui faut donc rallier à tout prix les voix des sionistes. Et c’est là que j’en viens à l’objet de cette chronique.
Mettons tout de suite les points sur les i : l’électorat juif proprement dit est, en France, négligeable. Si on considère qu’il y a environ 700 000 juifs en France, le nombre d’électeurs juifs est au maximum de 300 000. C’est peu de chose face aux deux millions de chasseurs ou aux quatre à cinq millions de musulmans, dont au moins un million d’électeurs. Mais il y a un électorat sioniste qui dépasse largement les rangs juifs et les clivages gauche-droite, et qui fait de la « défense du droit d’Israël à l’existence » une question de principe. C’est cet électorat-là qu’il faut convaincre, quitte à sacrifier l’électorat arabo-musulman ou noir.
D’où le voyage de Marie-Chantal en Orient la semaine dernière. Un voyage en trois étapes et demie : Liban, Jordanie, Gaza, Israël.
Les milieux sionistes extrêmes français ont poussé des hurlements lorsque Marie-Chantal a écouté sans piper un député libanais du Hezbollah établir un parallèle entre la résistance libanaise au sionisme et la résistance française au nazisme. Mais ces gens-là sont plus sionistes et plus idiots que leurs maîtres israéliens, lesquels, en « realpoliciens » pragmatiques, n’ont pas sourcillé devant cet « incident » et on fait un accueil chaleureux et triomphal à Mrs Royal.
Laquelle n’en a pas raté une : sur le Hamas, « organisation terroriste », sur le Mur d’apartheid, » qui se justifie », sur les survols par l’aviation israélienne des casques bleus français de la FINUL, « qui s’expliquent », sur l’accès au nucléaire civil pour l’Iran, qui « menace la paix » du monde. Pas un mot sur le fait qu’Israël viole allègrement, grâce à la France, le Traite de non-prolifération nucléaire en enrichissant depuis des décennies de l’uranium provenant du Niger à des fins militaires.
Du coup, l’accueil chaleureux réservé par Olmert, Peretz, Livni et toute la bande a semé une certaine confusion chez les Pieds nickelés du CRIF (le « Conseil représentatif des institutions juives de France, présidé par Roger Cukierman), qui ont soudain découvert qu’ils avaient fait une erreur en misant tout sur le Nain magyar, sur les recommandations insistantes de leurs amis du centre Simon-Wiesenthal, de l’American Jewish Committe et de l’AIPAC, les principales organisations du lobby sioniste yankee. Ils ont donc tenté de rattraper le coup mais se sont faits rembarrer violemment par Julien Dray, dans le hall de l’Hôtel King David de Jérusalem ; Julien Dray qui va leur faire payer leur soutien inconsidéré à Sarközy et leur a promis qu’une fois sa Marie-Chantal élue, ils (les gens du CRIF) devraient supplier à genoux pour être reçus par elle. Ce sont là des rodomontades et ces gens-là, d’accord sur l’essentiel – le soutien inconditionnel à » l’État juif » - auront vite fait de se rabibocher.
Bref, on l’aura compris, Marie-Chantal n’est pas une candidate de gauche.
Si elle était une candidate de gauche, elle irait à Caracas, à La Paz, à Cochabamba, à Quito, à La Havane. Mais elle s’est contentée d’aller à Santiago du Chili, pour fêter la victoire de son alter ego Michèle Bachelet, laquelle n’a rien trouvé de mieux à faire pour inaugurer sa présidence que d’acheter des avions de chasse aux USA. Pour faire la guerre à qui ? À la Bolivie ou au Pérou ?
Si elle était une candidate de gauche, elle serait allée à Kigali, pour demander pardon aux Rwandais pour la responsabilité française dans le génocide de 1994. Au lieu de cela, elle s’est contentée d’aller à Dakar, lieu de sa naissance, sur les traces du Nain magyar.
Si elle était une candidate de gauche, elle serait allée rendre visite aux expulsés de Cachan, à la famille du jeune Turc pendu au centre de rétention de Marseille, aux familles des deux jeunes électrocutés à Clichy sous-Bois.
François Mitterrand avait inventé « la force tranquille » et son publicitaire Jacques Séguéla avait illustré ce slogan par l’image d’un clocher reprise directement d’une affiche de propagande pétainiste.
Sarkozy a inventé la « rupture tranquille », comme une mauvaise photocopie de cette « force tranquille » et semble avoir laissé tomber son slogan « la France d’après » (sous-entendu son élection), qui risquait de faire les choux gras des caricaturistes qui n’auraient pas manqué d’illustrer ce slogan par des décors de ruines fumantes.Sarkolène a fait encore mieux, avec « l’ordre juste ». Savez-vous qui a inventé cette expression ? Devinez.
Eh bien rien moins que Francisco Paulino Hermenegildo Teódulo Franco y Bahamonde Salgado Pardo de Andrade, connu sous le titre de « Generalísimo Francisco Franco, caudillo de España por la gracia de Dios », autrement dit l’homme qui fut le dictateur de l’Espagne de
1939 à 1975
. Bonjour la référence !
Bonne semaine, quand même !
Que la Force de l’esprit soit avec vous !
Ayman El Kayman

lundi 4 décembre 2006

N° 18 – Benoît, encore un effort pour devenir Moubarak !

Le Pape prie tourné vers La Mecque ? par Carlos Amorim, Brésil
Cher Benoît !
J’espère que cette missive te trouvera en bonne santé et plein de bonnes résolutions après ton historique voyage en Turquie. Le caïman qui t’écrit est un mécréant, mais profondément respectueux de toutes les croyances humaines. Tu as eu geste merveilleux lors de ton voyage à Istanbul – que tu t’acharnes à appeler Constantinople : à la Mosquée Sultan Ahmet, dite « Mosquée bleue », tu as prié devant le minbar, tourné vers La Mecque, à côté du Grand Mufti d’Istanbul.
Puisque tu sembles donc avoir trouvé la Quibla, permets-moi de te suggérer de ne pas t’arrêter en si bon chemin et de faire le dernier pas pour devenir un vrai Musulman. C’est beaucoup plus simple que de devenir chrétien. Il suffit
1° - d’attester qu’il n’y a de Dieu que Dieu et que Mohamed est son Prophète
2° - de reconnaître tous les Livres saints et les Prophètes.
Pour cela, bien sûr, il faudra que tu renonces à l’idée que Jésus serait le fils de Dieu, te contentant de le ranger dans la liste des Prophètes reconnus. Il te suffira d’ajouter Mohamed à la liste des Prophètes que tu as déjà reconnus.
3° - de te faire circoncire, si tu y tiens ; c’est une opération bénigne et très peu douloureuse et de toute façon elle n’a aucun caractère obligatoire.
Quels avantages trouverais-tu à te convertir à l’Islam ?
Beaucoup.Laisse-moi t’énumérer les principaux :
1° - Tu entrerais, ce faisant, dans l’histoire de l’humanité pour les siècles des siècles
2° - Tu multiplierais par 3 le nombre de tes adeptes, passant de 800 millions à 2,5 milliards
3° - Tu porterais un coup fatal au « clash des civilisations » que les dangereux évangéliques néoconservateurs et leurs maîtres sionistes sont en train de mettre en place
4° - Tu lancerais un mouvement décisif d’unification de toutes les églises et sectes chrétiennes d’Orient et d’Occident, qui ne manqueraient pas de suivre ton exemple.
Bien sûr, tu perdrais ton titre de Pape. Mais rassure-toi, tu pourrais continuer à résider au Vatican et à Castelgandolfo. La gestion de ces biens serait confiée à un wakf, qui assurerait la transition. La basilique Saint-Pierre deviendrait évidemment la Mosquée de Boutros.
Si tu acceptais ma proposition, je te suggère de prendre le nom de Moubarak, traduction exacte de Benoît.


Bonne semaine, quand même !
Que la Force de l’esprit soit avec vous !
Ayman El Kayman

lundi 27 novembre 2006

N° 17 – Paris, 23 novembre 2006 : un fait divers « mondialiste »

Les joueurs du Hapoel avec leurs supporters, jeudi soir à Boulogne

« Le football, ce n’est pas la guerre » (Nicolas Sarkozy)
Le jeudi 23 novembre 2006, vers 23 heures, un fait divers sanglant a eu lieu à Paris, qui illustre on ne peut mieux que si nous vivons dans un seul monde, l’humanité a encore beaucoup de chemin à faire pour instaurer la fraternité.
Les faits : suite au match de football entre le Paris Saint-Germain et le Hapoel Tel Aviv, gagné par ce dernier par 4 buts à 2, au stade de Boulogne (dans l’ouest de Paris), le noyau dur des supporters extrémistes du PSG s’est livré comme à son habitude aux violences et dégradations dont il est coutumier et à la chasse aux supporters de l’équipe adverse. Le drame s’est noué devant le MacDonald’s de la Porte de Saint-Cloud. Un supporter juif, menacé par les hooligans des « Boulogne Boys », s’est réfugié derrière un policier martiniquais, lequel a fait usage de son arme pour se défendre. Un supporter arabe du PSG a eu le poumon perforé et un supporter breton a été tué.
Les circonstances : 25 000 personnes assistaient au match. Environ 15 000 étaient des supporters de l’équipe israélienne. Les hooligans massés dans le « kop Boulogne » étaient quelques centaines. 750 policiers , dont certains à cheval, étaient déployés tout autour du stade. Tous les témoignages concordent : du début à la fin du match, le « slogan » le plus crié par les hooligans était « Enculés de juifs ». Le supporter pro-israélien menacé par les hooligans, Yanniv Hazout, 23 ans, n’était pas un fanatique : depuis sa tendre enfance, il était un supporter du PSG et il soutenait donc ce soir-là les deux équipes. Les hooligans réputés négrophobes, arabophobes et judéophobes, ne sont pas tous des Blancs : il y a parmi eux bon nombre de membres des minorités visibles ou invisibles. Bref, les supporters, y compris les hooligans, sont à l’image de l’équipe qu’ils soutiennent : « Blacks, Blancs, Beurs », n’en déplaise à Messieurs Finkielkraut et Frêche. Le PSG, tout comme le Hapoel et la plupart des équipes de foot « européennes », est multiethnique et multiculturel. Sur le terrain de Boulogne ce soir-là, il y avait, côté PSG : 1 Ivoirien, 1 Congolais, 1 Antillais, 1 Sénégalais, 1 Portugais, 1 Uruguayen et 1 Brésilien. Côté Hapoel, il y avait : 2 Palestiniens (qui ont d’ailleurs marqué 3 des 4 buts), 1 Nigérian, 1 Espagnol et 1 Brésilien.
Sur les 150 supporters excités qui avaient pris en chasse Yanniv, seule une petite vingtaine s’est acharnée sur les vitrines du MacDo où Antoine Granomort, le policer martiniquais, s’était réfugié avec son protégé. Ce jeune policer (30 ans) était en civil. Appartenant à la brigade du métro, il était ce soir-là chargé de la surveillance des voitures de police garées tout autour de la Porte de Saint-Cloud. Les hooligans l’ont d’abord pris pour un « Juif du Bêtar » (un Falasha sans doute) avant de comprendre qu’il était un policier.
Débordé et paniqué, le policier a mis plusieurs minutes à appeler des renforts par son talkie-walkie. Il a tiré une seule balle, qui a traversé Mounir Bouchaer, 26 ans, avant d’atteindre Julien Quemener, 26 ans, au cœur. Le skinhead (il avait en tout cas le crâne rasé), est mort très rapidement. Les secours ne sont arrivés qu’après une dizaine de minutes. Yanniv Hazout, qui avait pendant ce temps pris la poudre d’escampette, a contacté la police dès qu’il a su ce qui s’était passé.
Les méchants dans cette histoire sont les hooligans, qui ont perdu un des leurs. Il y a eu un consensus total pour les condamner et approuver le geste de « légitime défense » du policier, qui n’a d’ailleurs pas été mis en examen et ne sera donc pas poursuivi par la justice. Aucune voix critique ne s’est élevée pour poser les questions suivantes :
1° - Comment se fait-il que la police parisienne, qui les connaît tous par leurs noms et prénoms, ne soit pas intervenue plus tôt pour neutraliser – sans les tuer – les plus excités des hooligans ?
2° - Instruite par les expériences précédentes, pourquoi la police n’a-t-elle pas pris toutes les mesures nécessaires pour assurer que ce match à très haut risque se déroule calmement ? Dès les résultats du match connu – une défaite du PSG – on pouvait s’attendre à ce que certains des supporters parisiens expriment leur frustration de manière violente.
Au-delà, on peut poser une autre question :
Mais que fichent donc les équipes israéliennes dans la coupe UEFA ? Depuis quand Israël fait-il partie de l’Europe ? (J’entends une voix qui me murmure la réponse : « depuis 1948 »).

La politique de la tribune vide
Les réactions du ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy et des dirigeants du PSG sont celles-la mêmes qu’on pouvait prévoir. Le ministre a réuni samedi le président du PSG, celui de la Ligue de football professionnel et des représentants de six associations de supporters du club de Ligue 1, dont des délégués des fameux "Boulogne Boys" Voici ce que rapporte la presse :
La mesure la plus spectaculaire annoncée par Nicolas Sarkozy est l'obligation faite au PSG de ne vendre des billets qu'aux associations de supporters "officielles". "Le restant des places ne sera pas mis en vente", a dit Nicolas Sarkozy. "Nous préférons tous voir certaines tribunes vides que de les voir remplies avec des gens indésirables." Le ministre a demandé au préfet de police de Paris, Pierre Mutz, de dresser pour la semaine prochaine une liste complémentaire d'interdictions administratives d'entrée dans le stade du PSG. Elles sont déjà au nombre de 70. Nicolas Sarkozy et le ministre des Sports, Jean-François Lamour, qui assistait à la réunion, ont demandé au président de la Ligue, si cela ne suffisait pas, de prendre des sanctions pouvant aller jusqu'à faire jouer des matches à huis clos. Le ministre de l'Intérieur a dit que l'arsenal répressif du gouvernement serait complété début décembre avec la promulgation de décrets d'application autorisant la dissolution des associations de supporters qui ne collaboreraient pas avec la justice et la police pour éradiquer la violence et le racisme.
"Nous voulons la paix dans nos tribunes. Le football, ce n'est pas la guerre", a-t-il dit, ajoutant que ces mesures "d'application immédiate" ne feront l'objet "d'aucune exception" parce que "ce n'est pas simplement le PSG qui est en cause" mais "l'ensemble du football".
Frédéric Thiriez (président de la Ligue de football professionnel) : « Dans la situation qui est la nôtre, la seule réponse est la fermeté. Nous avons compris que le dialogue est indispensable mais il n'exclut pas la fermeté. Le football ne doit pas être la guerre mais une fête. Dans l'environnement de nos clubs il y a des groupes violents, antisémites, racistes qui n'ont rien à faire dans le football. »
Alain Cayzac (président du PSG) : « Ces mesures auraient dû être prises depuis longtemps mais j'adhère à tout ce qui a été décidé. Tout le monde a pris conscience de la gravité de la situation. L'enjeu est la survie du PSG, le PSG est en danger. Tout ce qui s'est passé a terni l'image du PSG. J'ai exprimé mon désir que des mesures radicales soient prises pour éradiquer le fléau du racisme, de l'antisémitisme au PSG. Je préfère des tribunes vides mais avec des gens correspondant aux valeurs du club. Il n'y a pas que l'aspect financier qui compte. Si je n'arrive pas à éradiquer les problèmes de violences, je saurai en tirer les conséquences. »
Le football, ce n’est pas la guerre ? Vraiment ? Alors, c’est quoi ?
Interdits de stade, les hooligans vont-ils rester sagement chez eux les soirs de match, pour le regarder à la télé ou, au contraire, viendront-ils foutre le bordel autour des stades ? Et si, au lieu de les exclure, on cherchait à les inclure, en leur proposant des activités où ils pourraient canaliser leur énergie débordante et déconstruire leurs délires guerriers ?
Enfin, mon avis personnel, qui est, je le reconnais, celui d’un footballophobe viscéral : et si la solution était, plutôt que de vider les tribunes, de vider…les terrains ? Je sais, je sais, je rêve.
Bonne semaine, quand même !
Que la Force de l’esprit soit avec vous !
Ayman El Kayman
27 novembre 2006

lundi 20 novembre 2006

N° 16 – Marie-Chantal et le Nain, un conte du 21ème siècle

Année 2227. Ayman El Kayman, vieillard âgé de 300 ans, a réuni autour de lui, comme chaque semaine, sa nombreuses progéniture, au bord du marigot où il vit et transmet aux petits caïmanaux son savoir séculaire, sous forme de petits contes pédagogiques.
C’était il y a 220 ans, dans un pays aujourd’hui disparu qui s’appelait la Rance. Les Ranciens, les habitants de ce pays, pratiquaient alors un rite étrange qui allait bientôt disparaître, mais cela, ils ne le savaient pas encore. Ce rite s’appelait « élections ». Rien à voir avec l’électricité, ni avec Sion, non, non. Il s’agissait de glisser dans des boîtes cubiques appelées urnes une enveloppe fermée contenant un papier distribué gratuitement – à cette époque, le papier était encore gratuit. Sur ce papier était marqué un nom. À la fin de la cérémonie, qui avait lieu dans tout le pays et jusque dans ses plus lointaines dépendances, on ramassait et on ouvrait toutes les enveloppes, on comptait les papiers et les « résultats » étaient proclamés. Ceux qui avaient eu le plus de petits papiers étaient, comme disait alors, « élus » pour « représenter le peuple ». C’est-à-dire qu’ils devenaient pour une période déterminée des sortes de rois, princes, satrapes, gouverneurs et caïds. Ils touchaient pour cela beaucoup d’autres petits papiers, qu’on appelait de l’argent et pouvaient mener une belle vie, faite de bonne chère, de grosses voitures –c’est ainsi qu’on appelait de drôles de cercueils ambulants métalliques qui sentaient mauvais – et de plaisirs divers. En échange, ils écrivaient ou appliquaient des « lois », des « décrets », des « réglementations », par lesquelles la vie des gens était organisée et décidée dans ses moindres détails. Ce système a fini par s’effondre et disparaître en 2101, lorsque la NAM (Nouvelle Alliance Mondiale) a instauré le NOM (Nouvel Ordre Mondial), qui a vu disparaître tous les « États », toutes les « armées » et tous les » gouvernements », remplacés par des « escargots », qui sont les structures d’autogestion locale adoptées désormais par toute l’humanité et même par les habitants d’autres planètes de la Galaxie.
Mais en 2007, on n’en était pas encore là.
Ce qu’on appelait donc les élections, c’était une sorte de course d’obstacles. Mais tout le monde ne pouvait pas y participer. Il fallait d’abord être « citoyen rancien ». Ensuite, il fallait avoir un casier judicaire plus ou moins vierge. Et puis, il fallait avoir l’investiture d’un « parti ». Ah, les « partis », mes enfants, vous vous demandez ce que ça pouvait bien être. Essayons d’expliquer. Chaque prince, chaque satrape, chaque caïd en avait un. Chacun avait une couleur, un symbole, un programme, bref était un petit « État » à lui tout seul. Tous ces « partis » se faisaient la guerre entre eux, et à l’intérieur de chaque « parti », les satrapes et les aspirants satrapes se faisaient la guerre entre eux, chacun ayant son « état-major », ses « troupes » et ses « conseillers ».
Donc, vers la fin de l’an de grâce 2006, la Rance sembla prise de folie. Les deux principaux partis devaient choisir chacun son candidat. D’un côté, du côté droit, l’Union des Mollassons Pantouflards semblait décidée à choisir un Nain magyar qui se prenait pour la réincarnation de Napoleone Buonaparte, un aventurier corse qui s’était proclamé Empereur des Ranciens 200 ans plus tôt. De l’autre côté, du côté gauche, le Parti sioniste, avait procédé à un premier « vote » et avait choisi, entre trois candidats une femme, Marie-Chantal, surnommée « Royale Canine » par les uns –ceux qu’elle ne faisait pas fantasmer- et « la Madone des sleepings » par les autres –ceux qu’elle faisait, aussi incroyable que cela puisse paraître , fantasmer.
Cette femme avait choisi pour triompher la méthode dite post-moderne de faire de la « politique ». Elle faisait interroger tous les jours des citoyens par un institut de « sondage » dirigé par une amie d’enfance et elle adaptait ses discours à ce que répondaient la majorité des sondés. Tout cela ne se passait plus dans des salles où les gens étaient réunis physiquement, comme cela avait été le cas auparavant, mais uniquement dans le monde virtuel, « inter-nette ». À l’époque, les Ranciens s’était rués en masse vers ce nouveau moyen de communication, un mélange de télévision, de machine à écrire et de téléphone, qui permettait , comme on disait de « communiquer » sans se voir ni s’entendre.
Donc, en gros, Marie-Chantal avait inventé le « do it yourself » en politique. Finis les théories, les programmes, les objectifs pour lesquels il s’agissait de convaincre les gens. Non, il suffisait désormais de sourire et de faire des phrases correspondant aux vœux exprimés par au moins 51% des futurs électeurs sondés. Ce n’était finalement pas si idiot que cela, puisque Marie-Chantal avait bien compris une chose : la « présidence de la république » à laquelle elle était candidate n’était qu’un poste honorifique, dont le tenant n’avait aucun pouvoir, ne faisant qu’exécuter les ordres des vrais maîtres du monde. Ces messieurs étaient organisés dans des sociétés secrètes préférant l’ombre à la luimière et qui avaient de drôles de noms : Commission trilatérale, Club Bilderberg, Loge Alpina, Bnai Brith, Grand Orient, Grande Loge etc.. Et ils avaient créé des organes de contrôle des activités de toute l’humanité, qui avaient pour nom Banque mondiale et Fonds Monétaire International. Tout ce beau monde comptait au bas mot 6 000 personnes, qui décidaient au jour le jour du sort de 6 milliards d’humains.
Face à Marie-Chantal, qui jouait à la petite-bête-qui-monte-qui-monte dans les sondages, le Nain s’agitait comme un désespéré. Par ses déclarations de guerre contre les habitants de ce qu’on appelait les « banlieues » - des endroits où les pauvres étaient bannis et parqués -, il avait provoqué des émeutes incendiaires. Par ses gestes et déclarations spectaculaires d’allégeance aux sociétés secrètes mentionnées plus haut, il s‘était mis à dos des millions d’électeurs. Sans parler évidemment des expulsions massives d’immigrés « non choisis »
Il faut dire qu’à l’époque, en Rance, les gens étaient classés selon des catégories qui nous paraissent incompréhensibles aujourd’hui : les uns étaient désignés comme « citoyens » et divisés en « sur-citoyens » et « sous-citoyens », les autres comme « étrangers » et divisés en « étrangers désirés » et « étrangers non-désirés » , les uns comme « blancs », les autres comme « noirs », les uns comme « juifs », les autres comme « musulmans » et divisés en « modérés » et « intégristes », les autres encore comme « laïques », ce qui n’était qu’une autre manière de dire « chrétiens ». Et nos candidats se disputaient les faveurs de ces diverses « catégories », attaquant les uns, cajolant les autres.
Ainsi, le Nain, après avoir choisi de s’appuyer sur les juifs, se rendant compte qu’il allait perdre les voix des musulmans, s’empressait de tenter d’ajuster le tir, en allant vite rendre visite à un autre Nain, de l’autre côté de la Méditerranée, le lamentable Camouflika, président de l’Algéristan. Il espérait ainsi rallier les suffrages des « citoyens » ranciens originaires de ce pays, qui avait été autrefois une dépendance de la Rance. Du coup, un nombre sans cesse croissant de Ranciens avait les cheveux qui se dressaient sur leur tête à la simple idée de se retrouver dirigés par ce nanoprésident et commençaient à lorgner d’un œil connaisseur la silhouette « élancé » de la Madone poitevine, qu’un de ses admirateurs, ancien maoïste devenu patriote français à l’aube du troisième âge, n’appelait rien moins que « la femme-liane » (« Toi Tarzan, moi Liane »).
Pendant ce temps, Marie-Chantal proclamait dans un discours tonitruant tenu pour saluer sa victoire aux éliminatoires du Parti sioniste, qu’elle parlait au nom des « femmes violées » et…des « femmes voilées ». D’un coup, elle s’aliénait les voix de celles des citoyennes qui, par conviction religieuse ou par choix esthétique, avaient choisi de se voiler les cheveux et n’appréciaient évidemment pas du tout de se voir comparées à des femmes violées. Il faut dire que Marie-Chantal était entourée et conseillée par deux drôles de zozos, Juju dit « Jules Moch » et Dada dit « Soupline », qui avaient de leurs origines trotskystes gardé l’habitude des magouilles, complots et autres coups bas. Ils se rêvaient déjà en ministres, les deux ex-révolutionnaires d’avant-garde, mais on n’en était pas encore là et la partie était loin d’être gagnée, à 150 jours de l’élection…
La suite à la semaine prochaine et que celle-ci soit bonne, quand même !
Que la Force de l’esprit soit avec vous !
Ayman El Kayman
20 novembre 2006


Notes à l’usage des habitants de pays lointains qui ne comprendraient pas toutes les allusions de l’auteur :
- Marie-Chantal est un personnage d'histoires drôles françaises des années 60, prototype de l'idiote de bonne famille, gentille et bien intentionnée. Exemple d'histoire drôle : Marie-Chantal voit un clochard qui mange de l'herbe dans le fossé le long de la route. Elle s'arrête et dit :"Mon brave, que faites-vous là ?", "Je mange, madame, j'ai faim". "Mais enfin, venez donc manger l'herbe de mon jardin!". Marie-Chantal contre le Docteur Kha est une parodie de film d'espionnage de Claude Chabrol (1965), interprétée par la très belle Marie Laforêt, qui, hélas, devint plus tard fasciste.
- Il faut aussi savoir que le prénom complet de Ségolène Royal est Marie-Ségolène. Et poitevine parce qu'elle est présidente de la région Poitou-Charentes.
- La Madone des Sleepings, un roman de Maurice Dekobra, fut un best-seller en 1925. Il raconte les aventures d'une aristocrate fantasque : « Elle est veuve, ravissante, ruinée et reçoit environ sept cent trente invitations à dîner chaque année. Elle danse nue dans les œuvres de bienfaisance et ne cesse de voyager. On la surnomme La Madone des Sleepings. »

lundi 13 novembre 2006

N° 15 – L’islam est-il compatible avec… ? (cocher la case du jour)

C’est devenu une question rituelle dans le rite français (et occidental) des fausses questions médiatisées à outrance (fausses puisque la réponse que souhaite recevoir celui qui pose la question est connue d’avance) : l’Islam est-il compatible avec la République ? L’islam est-il compatible avec le port du string –indice suprême de la libération féminine ? L’islam est-il compatible avec le Syndicat des marchands d’alcool et de tabac démocratiques (SMATD) ? Chaque jour qui passe depuis le 11 septembre 2001, cette question est posée avec une lancinante insistance par les Maîtres du discours qui nous assomment avec leur propagande, à croire qu’ils nous prennent vraiment pour des débiles profonds.Et depuis quelques mois, la nouvelle case à cocher est : « bagagisme ». La question du jour est donc : « L’Islam est-il compatible avec le bagagisme ? » C’est une véritable histoire de fous, mais elle est hélas parfaitement réelle, je n’ai rien inventé.
Depuis le 11 septembre, on savait donc déjà que tout personnel ou usager des transports aériens devait se méfier de tout passager ayant une tête de musulman. Comment reconnaît-on un Musulman ? C’est simple : il suffit qu’il soit un peu basané, avec ou sans barbe. S’il est rasé de près, c’est qu’il est en mission secrète. Tiens, cela me rappelle un blague cubaine : peu après le triomphe de la révolution, un homme se présente à l’entrée d’un camp militaire de « barbudos ». Or il n’a pas un poil au menton : le guérillero de garde lui demande ses papiers. Le visiteur ouvre sa braguette et murmure : « police secrète ».
Bref, en ces temps de jihad, on ne peut faire confiance à aucun musulman. Et ce n’est pas seulement des passagers suspects qu’il faut se méfier. « Ils sont partout », disent en chœur les Maîtres du Discours. C’est que les Musulmans ne sont pas seulement des grands voyageurs, qui utilisent tous les moyens de locomotion connus, de l’avion supersonique à la pirogue en passant par l’âne et le chameau. Ce sont aussi des travailleurs d’aéroports, à commencer par les bagagistes. Alors, là, vous imaginez le danger : ces sagouins seraient fichus de placer une bombinette dans la valise d’un innocent passager, une bombinette réglée pour exploser en plein vol.

Rififi à Roissy
L’Aéroport de Roissy est dans le peloton des trois plus grands aéroports d’Europe avec Heathrow (Londres) et Francfort. C’est aussi une des plus grosses entreprises de France, avec 80 000 salariés dans 700 entreprises pour plus de 200 métiers répartis dans 11 principaux secteurs d'activités. Et 40% de ces salariés sont des musulmans. Cela fait 32 000 personnes. L’aéroport s’étendant sur 3200 hectares, cela nous donne une densité de 10 musulmans à l’hectare, autrement dit 0,001 musulman au mètre carré. Évidemment, comme la plus grande partie de ces hectares sont des pistes sur lesquelles personne ne s’aventure, pas même des musulmans, la concentration de suspects est beaucoup plus importante, surtout dans le secteur-clé des bagagistes.
Ah les bagagistes de Roissy ! Personne ne les voit jamais, puisqu’ils sont sous terre, en train de se coltiner vos valoches, vos sacs, vos caisses, vos raquettes, vos skis et vos landaus. Est-ce que c’est cette existence souterraine qui stimule l’imagination ? En tout cas, les bagagistes musulmans souterrains de Roissy sont désormais une catégorie à haut risque qui demande que l’on applique le principe de précaution, comme s’ils étaient de vulgaires poulets suspects de grippe aviaire ou des veaux suspects d’Encéphalopathie Spongiforme Bovine.
Sur la base de rapports de l’UCLAT (l'unité centrale de lutte contre le terrorisme), la sous-préfecture de la Seine Saint-Denis (installée à Roissy, la préfecture étant à Bobigny) a retiré ces dernières semaines leurs badges de sécurité à 72 employés de l’aéroport de Roissy, au motif qu’ils posaient des problèmes de sécurité. À partir du moment où vous n’avez plus de badge de sécurité, vous ne pouvez pratiquement plus effectuer votre travail de bagagiste ou de chauffeur, car vous n’avez plus accès aux zones « sensibles » et la plus grande partie de l’aéroport est classée « sensible ». Les malheureux débadgés avaient le choix entre un échange de courrier sur cette question avec la Préfecture et une comparution devant une commission. Certains d’entre eux ont choisi la « comparution immédiate » (je choisis ce terme à dessein, car cette commission ressemble comme deux gouttes d’eau à un tribunal, ce qu’elle n’est évidemment pas). Et là, ils se sont entendus poser des questions à les faire tomber de leur chaise. Exemples de questions :
« Pourquoi ne faites-vous pas la bise à vos collègues quand vous arrivez au travail le matin ? » À quand la clause stipulant l’obligation de faire la bise à ses collègues dans le contrat de travail ?
« Vous êtes allé en pèlerinage à la Mecque deux fois. Pourquoi ? Est-ce qu’une seule fois, ça ne suffit pas ? » ça aussi : à inscrire dans les contrats de travail !
On a eu droit à des dialogues dignes d’un Courteline du XXIème siècle :
« Pourquoi portez-vous une barbe ? »
« Mais je ne suis pas le seul : mon collègue Machin a une énorme barbe et de grands cheveux. »
« Mais ce n’est pas la même chose : lui, c’est un Viking ! »
Faire ses prières, ça vous rend forcément suspect !Le site web www.saphirnews.com a intérrogé des bagagistes débadgés :« L’un d’eux, Karim, délégué de la CGT, nous raconte son interrogatoire. “Ils m’ont convoqué à la fin de mon service de nuit, après deux heures seulement de sommeil. Ils m’ont demandé quel lien j’avais avec l’islam, avec le Tabligh (NDLR : mouvement islamique de prédication, d’inspiration piétiste), le salafisme (NDLR : courant traditionaliste et littéraliste de l’islam) et quel rapport j’entretenais avec les membres de ma famille. Ils m’ont aussi demandé si ma femme était musulmane, si j’allais à la mosquée et quelle serait ma réaction si on me demandait d’accomplir un acte de malveillance. Je leur ai dit que je n’étais pas manipulable et lorsque je leur ai demandé ce qu’ils me reprochaient, ils m’ont répondu au conditionnel, qu’ils interrogeaient toutes les personnes potentiellement dangereuses”.Le témoignage de Mohamed, agent d’escale pour la société Penauille service air, va dans le même sens. « J’ai été convoqué. Je me suis fait accompagner d’un témoin et à mon arrivée, je leur ai demandé la raison de cette convocation. Il y avait trois personnes, dont l’assistant du Préfet et deux autres hommes dont je pense qu’il font partie des renseignements généraux. Lorsque je leur ai posé cette question, l’assistant du préfet a eu l’air gêné et, après avoir toussoté, m’a dit : « En fait, nous allons aborder le thème religieux ». Il m’a demandé : « Est-ce que vous faites la prière ? ». Je lui ai répondu oui. La faites-vous à la mosquée ? Oui, comme les juifs à la synagogue et les chrétiens à l’Église. Avez-vous fait votre pèlerinage ? Oui, cela fait partie du cinquième pilier de l’islam. Où cela, m’a-t-il demandé ? A la Mecque et Médine, lui ai-je répondu, surpris qu’il l’ignore.Il m’a aussi demandé si cela me dérangerait de raser ma barbe, de faire la bise aux femmes et ce que je pensais du salafisme. Je lui ai dis que je travaillais avec des femmes, des homosexuels ou des athées, que je m’entendais très bien avec mes collègues, que je ne me suis jamais absenté, même malade et que je n’avais jamais eu de problème avec ma direction. Peu de temps après cet entretien, je recevais un courrier qui m’indiquait que ma prestation n’avait pas convaincu, que je n’étais pas « insusceptible » de porter atteinte à la sûreté aéroportuaire et que je présentais un danger significatif pour eux. Ils m’ont ainsi retiré mon badge ».



C’est l’inénarrable Philippe de Villiers, le chantre du « patriotisme populaire » qui a lancé la campagne contre les musulmans de l’aéroport de Roissy en avril, en publiant un bouquin qu’il aurait écrit (ou plutôt fait écrire par un « Nègre » ni musulman ni syndiqué) pour dénoncer « l’infiltration des intégristes musulmans », dans cet aéroport dont ils peuplent les sous-sols, se livrant à d’obscurs complots. Quelque temps plus tôt, de Villiers avait proosé …la création d’une Garde nationale – sur le modèle yankee – pour surveiller…les mosquées ! Auparavant, il y avait eu l’incroyable aventure du bagagiste Abderrezak Besseghir, victime d’un complot de sa belle-famille et accusé à tort de préparer un attentat terroriste avant d’être innocenté.Mais même si Philippe de Villiers a revendiqué fièrement la gloire d’avoir été à l’origine des retraits de badges, ce sont en fait les services de renseignement yankees et british qui ont fait pression sur le ministère de l’Intérieur français, qui s’est gentiment exécuté, son titulaire n’était qu’un vulgaire agent local de la croisade bushesque contre le terrorisme. Cette information, donnée par des responsables d’association musulmanes reçus par le sous-préfet qui leur a révélé ce « détail » piquant, n’a pas été démentie.


Certains des employés débadgés ont porté plainte. La justice vient d’ordonner de restituer leurs badges à deux d’entre eux. L’affaire suit son cours et est loin d’être finie.On ne peut donner qu’un conseil à Sarkozy : il vaudrait mieux qu’il arrête ses petits jeux provocateurs car s’il continue comme ça, il risque de se retrouver avec un aéroport qui est l’un des sept aéroports les plus importants du monde – paralysé par la première grève de musulmans de l’histoire de France –et les musulmans ne seraient certainement pas seuls à se mettre en grève (« L’islam est-il compatible avec la grève ? » La réponse est oui). Et ça ne serait vraiment pas bon, en pleine campagne électorale. Le seul vrai danger pour la sécurité des Français, c’est lui, Sarközy de Nagy de Bocsa. Il faut lui retirer son badge de toute urgence, avant qu’il provoque une catastrophe inéluctable.
Bonne semaine, quand même !
Que la Force de l’esprit soit avec vous !
Ayman El Kayman
13 novembre 2006

lundi 6 novembre 2006

N° 14 - Les résultats du Concours international de caricatures sur l’Holocauste

Derkaoui Abdellah/Maroc : Premier Prix :12000 $ + Trophée + Mention Honorable

Le Jury de ce concours, organisé par la Maison de la bande dessinée de Téhéran, vient de décerner les prix. Pour voir les dessins qui ont remporté les prix, allez sur http://www.irancartoon.com. Si vous ne parvenez pas à vous connecter (le site a un succès énorme : il a reçu 9 millions de vistes rien qu'en septembre), vous pouvez retrouver les dessins sur http://quibla.net/
Bonne semaine quand même !
Que la Force de l’esprit soit avec vous !
Ayman El Kayman

lundi 30 octobre 2006

N° 13 – Dialogues d’en France

« Quand on a osé comparer à la déportation, ramener un Malien au Mali ou un Roumain en Roumanie, comparer cela à la déportation des Juifs, c’est profondément injurieux à l’encontre de ceux qui ont connu la Shoah »

Je vous propose cette semaine de lire la transcription d’une drôle de dialogue qui a eu lieu le 21 octobre dernier dans le Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, lors de la quinzième édition de la « Cité de la Réussite », un forum annuel de promotions nouvelles élites. À la tribune Nicolas Sarközy, ministre de l’Intérieur et candidat à la candidature à la présidence de la république. Dans salle un jeune Noir, Franco, président de l’association Alliance Noire Citoyenne. L’ANC a eu la bonne idée de filmer la scène, que l’on peut visionner ici :
http://www.anc.monespace.net/index.php?option=com_frontpage&Itemid=1

Franco :
Bonjour messieurs, mesdames,Je voulais vous poser une question mais j’introduirais ça en disant que je n’ai rien contre vous en tant qu’homme. J’ai assisté à un de vos meetings où je vous ai remis un tee-shirt et j’ai d’ailleurs trouvé que vous aviez beaucoup d’humour. Mais je pense que ça ne servira pas à la politique...Ceci étant, j’en reviens à ma question.Nous faisons partie d’une des associations qui a soutenu les expulsés de Cachan et nous ne nous considérons pas comme des irresponsables.Ceci étant, au sujet de l’immigration choisie, j’aimerais que vous nous donniez votre avis sur la question que je vais vous poser. Et c’est comme ça que je l’introduis, je l’ai écris... Donc, aujourd’hui, j’ai peur, lorsque quand vous parlez d’immigration choisie, et j’ai peur que vous ne raviviez l’esprit de l’esclavage et de la colonisation qui nous a déstructuré. Dois-je vous rappeler qu’hier, vous avez choisi ceux que vous avez déporté dans l’intérêt de notre beau pays. Aujourd’hui, vous reprenez les mêmes que vous expulsez, toujours dans l’intérêt de la France.A croire que de M. Colbert à vous-même, nous demeurons toujours des biens meubles et non des êtres humains. Nous sommes là pour vous dire que vivants nous ne laisserons pas disparaître à nouveau notre humanité entre vos mains comme par le passé.D’autant qu’en traitant comme des sous-hommes, des dits « sans papiers », qu’il serait plus juste d’appeler des "sans droits". Vous nous insultez directement.Avant la loi CESEDA, il y a eu le code noir de Colbert, qui siège comme une insulte à notre mémoire devant l’Assemblée Nationale, alors que nous sommes pour la plupart français et que l’esclavage a été reconnu comme crime contre l’humanité avec la loi de Mme Taubira en 2005.J’ai donc peur qu’avec votre politique intitulée « immigration choisie », vous vous rendiez complice d’un "crime contre l’humanité".Car vous avez conscience de renvoyer des gens vers la misère, et parfois vers la mort, vu que vous êtes le plus souvent à la base du pillage et de la dégradation que connaissent nos pays d’origine. Voilà...Une dernière précision, sachez que ce n’est pas la France que nous combattons aujourd’hui, mais les idées racistes et criminelles de certains. Ne craignez vous pas rejoindre cette lignée de criminels ?(dernière phrase incertaine).
Nicolas Sarközy :
Crime contre l’humanité !....Esclavage !Vous participez, monsieur, je vous le dis très simplement, à une stratégie de l’amalgame qui est inadmissible et qui est odieuse.Je vais vous dire pourquoi.Quand on a osé comparer à la déportation, ramener un Malien au Mali ou un Roumain en Roumanie, comparer cela à la déportation des Juifs, c’est profondément injurieux à l’encontre de ceux qui ont connu la Shoah.Je commence à en avoir assez de ces histoires de blancs, de noirs, et d’ethnies.La question de l’immigration choisie elle s’adresse autant aux européens de l’Est qu’à l’Afrique.Arrêtez d’opposer (ou de poser) tout en terme de revanche des noirs sur les blancs, d’humiliation des blancs sur les noirs. La république Française elle est mieux que ça. Et nous n’avons pas à nous justifier de racisme dès que nous disons que la France ne peut pas accepter toute la misère du monde. Et que nous ne pouvons pas accueillir, dans un pays de 62 millions d’habitants, tout le monde. C’est vraiment impossible d’insulter notre pays comme ça alors que je ne fais que proposer ce que tous les autres pays font dans le monde.Nous ne pouvons quand même pas être le seul pays au monde qui n’ait le droit de décider de qui doit venir sur son territoire, de qui doit y demeurer, et dans quelle condition il doit le demeurer.L’Angleterre paraît aux yeux du monde entier comme l’expression la plus accomplie de la démocratie parlementaire. Essayez de vous installer sans papier en Angleterre !Les Etats-Unis, grand pays d’immigration - permettez moi de vous dire d’ailleurs qu’aux Etats-Unis, on écoute l’hymne la main sur le cœur, et ils ont d’ailleurs le génie de faire de leurs nouveaux américains des patriotes qui ne se permettrait pas de dire la moitié de ce que vous venez de dire sur leurs pays. Essayez donc de dire que la France est un pays de racistes. Essayez donc de vous installer au Canada sans demander de papiers.Je réfute l’idée même du racisme, crime contre l’humanité. Et puis alors maintenant, c’est l’histoire de la France. Notre pays a des pages douloureuses, c’est vrai. Mais arrêtez de nous demander d’expier en permanence un passé que vous revisitez avec les clichés d’aujourd’hui, alors que c’était il y a plusieurs siècles.En ce qui concerne la France, elle a regardé son histoire avec beaucoup de courage. Quand je vois ce qu’il se passe dans un certain nombre de pays, je n’ai pas honte de mon pays. Notamment lorsque le président de la république qui a fait le discours qu’il a fait sur l’affaire du Veldiv.Mais entre lucidité sur notre histoire et cette repentance perpétuelle, permettez moi de vous dire que nous sommes un certain nombre à être choqués et que, nous aussi, nous avons le droit d’être respectés.Et ce n’est pas parce qu’on est la majorité qu’on est moins respectable.Et vous ne me conduirez pas à m’excuser d’avoir des convictions qui, pour ne pas être les mêmes que les vôtres, ne sont pas moins bonnes que les vôtres. Je ne dis pas que vous êtes raciste quand vous parlez comme vous me parlez.Alors ne me faites pas de procès en racisme. Parce que ce procès est dangereux, parce que ce procès est injuste, parce que ce procès est ............ ?.................. (Inaudible à cause des applaudissements).Monsieur, je ne suis pas raciste, je ne suis pas antisémite, je déteste la discrimination et l’injustice ; mais j’ai le droit de dire que tous les immigrés n’ont pas vocation à avoir des papiers dans notre pays. Je le dis calmement mais je le dis fermement.

Et sur ce, monsieur le Ministre se lève et quitte la tribune.

Bonne semaine, quand même !
Que la Force de l’esprit soit avec vous !

lundi 23 octobre 2006

N° 12 –- Présidente sinon rien, sur un air de zouk


Il y a donc de très fortes chances que Ségolène Royal se retrouve présidente de la République française en mai 2007. Elle est pratiquement assurée de remporter les primaires organisées au Parti socialiste le 16 novembre prochain pour choisir son candidat. Ensuite, il lui faudra affronter Sarközy et Le Pen. Cette dame gagne donc à être connue.
J’emprunte cette biographie de Canine Royale à la revue satirique Le Réveil des Marmottes, qui se définit comme « Ni de gauche, ni de droite, bien au contraire ! » (
http://www.reveil-des-marmottes.net/). En bonus, je vous offre une chanson, à chanter sur un air de zouk bien connu, composée par Mariam Séri Sidibé.

Marie-Ségolène Royal est née le 22 septembre 1953 à Dakar au Sénégal. Sa mère, Hélène Dehaye, a eu huit enfants avec Jacques Royal, un colonel d’artillerie sympathisant de l'extrême-droite. Marie-Ségolène Royal va étudier au lycée de Charmes dans les Vosges puis au lycée privé Saint-Joseph à Épinal en 1968, toujours dans les Vosges. Elle poursuit ses études en Lorraine à l’Université de Nancy II en sciences économiques. Marie-Ségolène Royal obtient un diplôme à l’IEP de Paris puis entre à l’ENA, l'École Nationale d'Administration (promotion Voltaire) et s'envole pour une affectation de magistrat au tribunal administratif. Son frère, Gérard Royal, fut lieutenant à la DGSE en 1985 et participera à l'attaque meurtrière menée en Nouvelle-Zélande contre le Rainbow Warrior, le bateau de Greenpeace (1). Anne-Christine Royal fut candidate à Limoges sous l'étiquette Front National. Hélène Royal est "légitimiste" (2). Véronique Royal-Jallas fut une écuyère du Vicomte Philippe le Jolis de Villiers de Saintignon.

Premier constat, la famille Royal n'est pas franchement une dynastie de gauche, elle est plutôt bien plantée à droite voire même à l'extrême-droite. Vers la fin des années 1970, Ségolène Royal, qui a gommé "Marie" de son nom, rencontre François Hollande, futur premier secrétaire du Parti Socialiste. Ils auront quatre enfants. En 2001, Ségolène Royal s'est PACSée avec François Hollande pour assurer au couple concubin un contrat civil en règle. Elle est Conseillère au Tribunal Administratif (en disponibilité) lorsque Jacques Attali flashe sur elle et la propulse "conseillère technique au secrétariat général de la Présidence de la République" de 1982 à 1988 où elle sera d'abord chargée de la jeunesse et des sports puis des affaires sociales. En 1988, elle est parachutée dans les Deux-Sèvres où elle est élue députée de Saint-Maixent-l'École. La Belle en Charentaise (sorte de sabots lorrains des Charentes) a de grands projets pour réformer la France sans toucher à rien: La bataille contre l’heure d’été (c'est très important pour la vie des vaches). La bataille contre le sexe à la télévision. Le RdM vous l'avait déjà écrit, avec des théories pareilles, la télé finira par censurer Blanche Neige et les 7 nains pour scènes trop suggestives. «Oh shocking ! On voit les chaussettes de la Belle !» Ségolène a trouvé le temps d'écrire une collection de livres comme "Le ras-le-bol des bébés zappeurs". Ségolène Royal se bat pour l’appellation d’origine du fromage de chèvre "Chabichou". Noble combat qui doit rassurer les jeunes bébés zappeurs. Elle milite également pour le label AOC des vaches "Parthenaises" (3) et "Maraîchines". Mais si mais si. Elle a signé l'appel du «Club de Jacques Delors» dont François Hollande était le secrétaire général. Ce n'est pas la pelle du 18 juin mais c'est presque le râteau de la méduse (avec l'accent alsacien quoique les vaches en charentaises parlent rarement l'Alsacien). Notons aussi durant cette vache parenthèse que Ségolène Royal, marquée par sa jeunesse estudiantine en Lorraine, est devenue une fan de Jeanne d'Arc. Les mauvaises langues diront «Oui, mais Ségolène ne peut pas être vierge puisqu'elle a eu 4 enfants avec François Hollande, sans être mariée et avant d'être PACSée.» Certes, certes... Mais ils sont nés de l'opération du saint esprit et pas par la fornication perpendiculaire horizontale de bipèdes normaux. Pourquoi François Hollande bégaie depuis la lancée de sa compagne au firmament des magazines People ? En Hollande, c'est la reine qui couve le mâle, bien qu'il n'y ait pas de roi en Hollande, seulement une reine. François est donc un sujet Royal d'apparat, il fond lorsque la reine apparaît.
En 1994, Ségolène Royal passe le concours d’avocat au barreau de Paris et devient "Conseiller au tribunal administratif de Paris" puis avocate au barreau de Paris tout en siégeant à l’Assemblée Nationale et au Conseil Général des Deux-Sèvres. Elle entre ensuite au cabinet Teitgen (juriste et ex-plusieurs-fois-ministre de droite). Premier couac dans la course au pouvoir, elle est battue en 1995 aux élections municipales à Niort par le socialiste Bernard Bellec. Est-ce cette humiliation qui lui fera dire: «Nous vivons dans un monde de machos, un jour je serai reine du PS» ? En juillet 1997, elle chausse son armure anti-sexe et fait une entrée triomphante au gouvernement de Lionel Jospin. Ségolène avait mis au chaud son mandat de députée qu'elle reprend en juin 2002. En avril 2004, Ségolène, sur son cheval du PS, gagne la bataille des charentaises et prend d'assaut la présidence de la région Poitou-Charentes. Elisabeth Morin, l'écuyère de Jean-Pierre Raffarin, ex-président de ladite région et premier ministre de Jacques Chirac, est vaincue. En 2005, Ségolène, toujours avec en arrière-goût sa jeunesse passée en Lorraine, entend des voix: Celles de Valéry Giscard d'Estaing et de Michel Barnier. Elle enfile son armure anti-images-cochonnes et part en guerre contre le "non" au traité européen, en compagnie d'une autre femme dans ce monde de machos, Martine Aubry, fille du professeur es-Oui Jacques Delors, le père de l'Écu tourné en Euro. Leur missel bleu braqué vers le ciel, les deux chèvr... femmes, mille pardons, récitent leur prière sur les plateaux de télés: «Vous n'avez que deux choix dans une démocratie, voter "oui" ou "oui".» Deuxième couac, le "non" a gagné.
Ségolène Royal (ement de droite) est donc membre du Parti Socialiste. Ségolène passe pour une femme toute neuve en politique. Voyons sa virginité politique en détails: Du 3 avril 1992 au 29 mars 1993, elle est ministre de l'Environnement dans le Gouvernement Bérégovoy. Du 4 juin 1997 au 27 mars 2000, elle est ministre déléguée à l'Enseignement auprès du ministre de l'Éducation Nationale Claude Allègre dans le Gouvernement Jospin. Du 27 mars 2000 au 27 mars 2001, elle est ministre déléguée à la Famille et à l'Enfance auprès de la ministresse de l'Emploi et de la Solidarité Martine Aubry au Gouvernement Jospin. Du 28 mars 2001 au 5 mai 2002, elle est ministre déléguée à la Famille, à l'Enfance et aux Personnes handicapées auprès de la ministresse de l'Emploi et de la Solidarité Elisabeth Guigou au Gouvernement Jospin. Du 13 juin 1988 au 2 mai 1992, elle est députée des Deux-Sèvres. Du 2 avril 1993 au 21 avril 1997, elle est députée des Deux-Sèvres. Du 1er juin 1997 au 4 juillet 1997, elle est députée des Deux-Sèvres. Depuis juin 2002, elle est députée des Deux-Sèvres. Ségolène des Charentes ira même plus loin dans la variété extensible des mandats. En 1983, elle est conseillère municipale de Trouville-sur-Mer dans le Calvados. Seule exception à une fidélité sans faille, elle quitte le Calvados. Une voix lui a soufflé qu'elle ne serait pas investie par le PS du Calvados pour les législatives de 1986. Elle revêt son armure, et, parée de son étendard opusien anti-films-cochons, elle envahit le Poitou-Charentes (4). Du 13 mars 1989 au 18 juin 1995, elle est conseillère municipale de Melle dans les Deux-Sèvres. Du 18 juin 1995 au 18 mars 2001, elle est conseillère municipale de Niort dans les Deux-Sèvres. Du 2 avril 1992 au 23 mars 1998, elle est conseillère générale des Deux-Sèvres. Du 23 mars 1992 au 3 avril 1992, elle est conseillère régionale de Poitou-Charentes. Depuis 2004, elle est présidente du syndicat mixte du Parc interrégional du Marais Poitevin et le 2 avril 2004, elle devient présidente de la région Poitou-Charentes.
En juin 1998, Ségolène Royal (ement prude) fait voter une loi contre le bizutage. En 2006, Ségolène déclare être candidate à la candidature pour 2007. Elle s'allie au président socialiste de sa région natale (5), la Lorraine, Jean-Pierre Masseret, un Franc-Maçon. Ségolène Royal est capable de battre des records comme le plus grand nombre de contradictions dans un discours vide de 5 minutes. Sa tactique que tique tique est simplette: Si on me critique, on critique les femmes. Nous vivons dans un monde de machos cochons. Résultat, plus personne, même à droite, n'ose plus la mettre en boîte par peur de passer pour un macho voire pour une machotte. Si Ségolène n'a rien à vendre hormis le fromage des deux chèvres et les charentaises de la Hollande, elle a néanmoins réussi à s'imposer comme la seule femme dans une France machiste. Sa condition de femme est devenue son unique slogan. La star de la rigidité est pourtant devenue la chouchoute des Français, de tous les médias, de la droite et même de Bernadette Chirac bien qu'on ne l'ait jamais vue en string en couverture des magazines. Ceci pour une bonne raison, Ségolène est contre le port du string. D'accord, mais que se passe-t-il si on enlève le string ?
Notes 1) Le 7 juillet 1985, le «Rainbow Warrior», navire de l'organisation écologiste Greenpeace, est coulé par la DGSE à Auckland à coups d'explosifs. 12 personnes étaient à bord du bateau, Fernando Pereira, le photographe officiel de Greenpeace, est mort dans l'attaque. Greenpeace protestait contre les essais nucléaires français à Mururoa.
2) «Légitimisme»: Tendance politique royaliste selon laquelle le roi de France ne peut être que l'aîné des Capétiens.
3) La Parthenaise est réellement une marque de vaches françaises destinée à finir en saucisse. Son nom est issu de Parthenay, une ville de la région Poitou-Charentes.
4) Les Deux-Sèvres (79) est un département de la région Poitou-Charentes. 5) Un mensonge de plus: Elle est née le 22 septembre 1953 à Dakar, pas en Lorraine mais au Sénégal.

SE-SE-SE- SEGOLENE, par Mariam Séri Sidibé. Sur l'air de "Célimène" de David MARTIAL
Depuis deux mois,
j'en reviens pas,
j'm'demande c'qu'elle a d'mieux que moi
pour faire passer tous ces droits

Imaginez, une poupée
Présidente du Charente Poitou
et ca ca ne passe pas du tout.

Mais c'est pour ça ... SEGOLENE
que j'la kif pas ... SEGOLENE
Mais c'est pour ça .... SEGOLENE
qu'ça passe pas ....SEGOLENE

SE-SE-SE- SEGOLENE
SE-SE-SE SEGOLENE

Elle est pire que Sarkozy
C'est Flamby qui me l'a dit
Elle veut tout s'approprier
C'est Strauss-Kahn qui va craquer

SE-SE-SE SEGOLENE

Elle veut pas l'Lolo Chéri
Parce qu'elle a rien compris
Et c'est pour ça qu'elle fait du chichi
et faut pas qu'il la contredise

SE-SE-SE- SEGOLENE

Depuis toujours, elle meurt d'amour
pour le pouvoir et ses discours
avec qui elle tourne court
Mais pour cela, elle s'emballe pas,
elle va voir son Arnaud chéri
qui lui dit qu'il faut dire ainsi

SE-SE-SE-SEGOLENE

Faut toujours être d'accord sur tout
même quand ça va pas du tout
faut toujours d'mander l'avis
même de ceux qu'on jamais rien compris

SE-SE-SE- SEGOLENE
SE-SE-SE- SEGOLENE

Même si tu t'en fous d'leur avis
Attends 2007 qu'ils t'aient choisie
Et donc tu pourra ainsi
bien te passer d'leur avis

SE-SE-SE SEGOLENE
SE-SE-SE SEGOLENE

Elle a rien à proposer
et c'est compris dans le forfait
Mais comme Jako le Mako
elle est sûre de gagner le gros lot

SE-SE-SE- SEGOLENE
SE-SE-SE- SEGOLENE


Et je vous laisse le loisir de compléter la suite.


Bonne semaine, quand même !
Que la Force de l’esprit soit avec vous !
Ayman El Kayman

lundi 16 octobre 2006

N° 11 – Vers la République virtuelle

Dessin de Florian Doru Crihana, Roumanie

« Demain on rasera gratis » : c’est ce à quoi se résument l’ensemble des discours électoraux de tous les candidats à toutes les élections dans les démocraties représentatives. Et comme l’a dit le Grand Corse (Charles Pasqua), « les promesses n’engagent que ceux qui y croient ». Si j’étais électeur en France – ce qu’heureusement, je ne suis pas -, j’avoue que j’aurais bien du mal à faire mon choix, le dimanche 22 avril 2007, entre la quinzaine de candidats qui se proposeront aux suffrages. À droite, il y aura le choix entre Nicolas Sarkozy, Philippe de Villiers, Jean-Marie Le Pen et, peut-être, Bruno Mégret, Corinne Lepage et deux ou trois autres candidats. À gauche, il y aura le choix entre Ségolène Royal, Marie-Georges Buffet, Dominique Voynet, Arlette Laguiller, Olivier Besancenot et, là aussi, deux ou trois autres. Au centre, il y aura le choix entre…François Bayrou et François Bayrou, le paysan béarnais qui se proclame « centriste révolutionnaire ». Parmi tous ces candidats, seuls trois ont des chances sérieuses de se maintenir au second tour : Sarkozy, Royal et/ou Le Pen. Bref, le choix sera entre peste et choléra.
Vous trouvez peut-être que je vais trop vite en besogne dans mon énumération des candidats et pensez qu’il faudrait attendre les « primaires » au sein de l’UMP et du PS pour savoir qui sera candidat. Mais franchement, je crois que les jeux sont déjà faits : à droite, le petit Nicolas Dupont-Aignan ne fait vraiment pas le poids face au bulldozer hongrois ; à gauche, une fois éliminés Jack Lang et Lionel Jospin, Canine Royale devance largement DSK et Lolo. C’est que la gaillarde a bénéficié d’un lancement professionnel digne des plus célèbres marques de lessive. En l’occurrence, sa conseillère en communication-publicité n’est personne d’autre que Natalie Rastoin, directrice générale d’Ogilvy France, une vieille amie. Ogilvy est l’une des sociétés du groupe transnational WPP (Wire Plastic Products), aujourd’hui le deuxième groupe mondial de marketing-publicité-communication du monde, avec 94 000 employés, fondé il y a vingt ans par Sir Martin Sorrell, un homme capable de vendre n’importe quoi à n’importe qui, et proche de Bill Clinton. Ogilvy possède entre autres deux grandes sociétés mondiales de désinformation, Hill&Knowlton et Burson-Marsteller. Ce qui explique bien des choses, par exemple la curieuse proposition faite par Canine Royale en plein mois d’août, alors que la guerre israélienne contre le Liban battait son plein, que Bill Clinton devienne médiateur dans cette guerre. Et aussi l’efficace stratégie de communication adoptée par Royale, avec son blog « Désirs d’avenir ».
Le succès de Royale sur Internet a d’ailleurs des effets pour le moins curieux : ainsi, 85 000 nouvaux adhérents étaient censés avoir rejoint le PS en adhérant en ligne. Il suffisait pour cela de remplir un formulaire sur le web et de payer 20 Euro, toujours en ligne. Mais par prudence, le PS demandait aux nouveaux adhérents de prendre contact avec la section locale du parti pour confirmer leur adhésion. Et ainsi 20 000 de ces nouveaux adhérents sont restés virtuels. Et au PS, on s’inquiète, car on découvre que ces nouveaux adhérents sont prêts à tout, sauf à aller coller des affiches ou distribuer des tracts. Comment le PS va-t-il gérer sa transformation en parti virtuel ?
Cette question se pose d’ailleurs pour tous les candidats et leurs partis. Car tous ont investi fortement le web, créant des blogs, des sites, faisant des mailings de masse. Cela donne des choses plutôt curieuses : ainsi les » blogs coopératifs » de Le Pen, De Villiers et…Besancenot ont exactement la même apparence, et la publicité pour les uns s’affiche sur les blogs des autres.
Le monde politique français est donc en train d’achever sa mutation culturelle, son « américanisation » (il faudrait plutôt dire sa « yankeeisation »). Désormais, même les dinosaures comme Arlette Laguiller, la « seule porte-parole du camp des travailleurs », sollicitent le client sur la toile.
À ce compte, il n’y aurait plus qu’à franchir le cap. Pourquoi maintenir ces vieilleries que sont l’Assemblée nationale et le Sénat, pourquoi conserver des bureaux de vote, des isoloirs et des bulletins de vote en papier ? Pourquoi ne pas passer au tout-électronique et inventer la République virtuelle ? D’autant plus sa devise « Liberté, égalité, fraternité » est déjà totalement virtuelle ? Citoyens de tous les pays, dématérialisez-vous !
Bonne semaine, quand même !

Que la Force de l’esprit soit avec vous !

Ayman El Kayman

lundi 2 octobre 2006

N° 10 - FrancoAphonie, L'Iraq selon Libérotschild, DSK

Un grand absent sur la photo de famille : Émile Lahoud, le pestiféré

L’ombre de Nicolae sur Jacques, Traian et Émile
Le XIème Sommet de la Francophonie (les majuscules sont obligatoires) vient donc de se terminer à Bucarest. Tout s’est bien passé, on a bien mangé, on a bien bu et on s’est agrandis, en cooptant de nouveaux membres (Grèce, Albanie, Macédoine et Andorre ont été admis comme membres de plein droit, Chypre et le Ghana comme membres associés, le Mozambique, la Serbie et l'Ukraine comme observateurs).
Tout s’est bien passé, mis à part un petit couac qui en dit long sur les “valeurs francophones”. Le président libanais Émile Lahoud a été déclaré persona non grata. Est-il vrai que c’est à la demande de Jacques Chirac que Traian Basescu, le président roumain, a refusé d’inviter Lahoud ? C’est ce qu’on a murmuré très fort, mais l’Élysée et Bucarest ont démenti et Basescu a juré ses grands dieux qu’il avait pris sa decisión tout seul, comme un grand. En tout cas, du coup, Fouad Siniora, le Premier ministre, qui avait été invité en lieu et place de Lahoud, n’est pas non plus venu et c’est le ministre de la Culture Tarik Mitri qui a finalement représenté le Liban, ou plutôt qui a représenté Siniora. Une chose est sûre : au sein de l’Organisation internationale de la francophonie, il y a des francophones plus égaux que d’autres et le véritable patron ce n’est pas le Sénégalais Abdou Diouf mais le locataire de l’Élysée. Alors Jacques, on se prend à rêver et à se prendre pour le constructeur du monstrueux Palais où s’est tenu le Sommet, Nicolae Ceausescu ? Et c’est quoi, exactement, les valeurs francophones ? Et qui les porte ? Le Tunisen Ben Ali ? Le Cambodgien Hun Sen ? Le Centrafricain Bozizé ? Le Gabonais Bongo ? Ils seraient donc, eux, des démocrates et Lahoud ne le serait pas ? Vous me direz que tout cela n’est que broutilles sans importante, vu que l’organisation internationale de la francophonie n’a strictement aucun impact sur la politique mondiale. Je vous le concède. C’est dommage : ça aurait pu être un outil de remise en cause de l’Empire yankee. Elle n’y est pas arrivée. Je la rebaptise donc solennellement Organisation internationale de la FrancoAphonie…



L’Iraq selon Libérotschild
Cette incroyable carte de l’Iraq est parue dans Libération du 28 septembre 2006, en page 7.
Ainsi donc, les 25 millions d’Iraquiens se répartiraient en trois ETHNIES :
Arabes chiites, Arabes sunnites et Kurdes sunnites.
Drôles d’ethnies, vous en conviendrez. Et que deviennent les Arabes chrétiens, les Kurdes chiites, les Persans chiites ou zoroastriens, les Turkmènes, les juifs et j’en passe ? Pour ne pas parler des athées et des agnostiques !
On attend une carte de la répartition ethnique (notez le caractère gras) de la France : quelles ETHNIES le quotidien de Rotschild pourrait-il inventer ? En tout cas, il faudrait un petit point jaune du côté de la Rue Béranger à Paris, pour indiquer la présence de…Mais au fait, comment qualifier l’ethnie qui peuple le quotidien rotschildien ?
Libération est en train de crever, et c’est tant mieux. Qu’on ne compte pas sur nous pour rejoindre la « société des lecteurs » censée apporter de l’argent frais à cette entreprise dégénérée qui fait chaque jour un peu plus honte à la corporation journalistique.



DSK à Sarcelles : “C’est d’ici que je pars”
En fançais courant, Sarcelles était dans les années 70 et 80 un synonyme de “grand ensemble mal foutu où sont empilés des citoyens de seconde classe”. Mais désormais cette ville de la banlieue nord de Paris, dans le Val-d’Oise, a des chances de devenir le Colombey-les-deux-Synagogues du candidat à la candidature à la présidence française de Dominique Strauss-Kahn. Il en a effet été le maire de cette ville de 1995 à 1997 et reste député de la circonscription. C’est donc Sarcelles qu’il a choisi pour lancer sa campagne pour être investi par le Parti socialiste, dont les adhérents éliront le canidat à la canidature le 16 novembre prochain. “C’est d’ici que je pars” à la conquête du monde. La phrase la plus célèbre de DSK lorsqu’il était maire de Sarcelles ? “Chaque matin, en me réveillant, je me demande ce que je vais bien pouvoir faire pour Israël, car ce qui est bon pour Israël est bon pour Sarcelles”. Il faut savoir que Sarcelles est peuplée par un grand nombre de Juifs du Maghreb, en particulier tunisiens. Il y a quelques années, lorsque DSK était ministre des Finances, un site web tunisien juif, harissa.com, avait publié une lettre ouverte –pour rigoler bien sûr, les “Tunes” aiment bien la rigolade – demmandant au ministre, en tant que “Juif tunisien d’honneur” (sa mère était Tunisienne juive), d’exempter les Tunes d’impôts… Si DSK devait se retrouver en train d’affronter Nicolas Sarközy, on assisterait donc à une campagne entre Tel Aviv et Herzliya. Du coup la Sénégauloise blonde – en devient sympathique -, mais oui, vous savez bien de qui je veux parler, Royale canine voyons ! En tout cas, les trois candidats à la candidature n’arrêtent pas se marcher sur les pieds : Sarkö va à New York ? la semaine suivante, c’est DSK qui y va. Sarkö va à Dakar ? La semaine suivante c’est Ségo qui y va. Et lorsque Sarkö ira en enfer, est-ce que nos deux socialistes chéris le suivront aussi ?
Bonne semaine, quand même !
Que la Force de l’esprit soit avec vous !
Ayman El Kayman

lundi 25 septembre 2006

N°9 - Non, l’histoire n’est pas finie !


Le diable Bush : peinture murale à Cucuta, à la frontière Colombie-Venezuela. Photo Paul W. Thoreson



La semaine passée, nous avons tous été les témoins de trois moments magiques : à New York, les discours d’Hugo Chavez et Mahmoud Ahmadinejad et à Beyrouth, le discours d’Hassan Nasrallah lors du « Festival de la victoire divine ».
Ces trois hommes, le Vénézuélien, l’Iranien et le Libanais, sont les éclaireurs de l’immense armée des ombres qui, à travers la planète, se forme pour affronter l’Empire, dirigé par les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse (Bush, Cheney, Rumsfeld et Condoleeza).
Non, n’en déplaise à Mister Fukuyama, l’histoire n’est pas finie et l’ « american way » n’est pas la seule solution pour l’humanité.
Les discours prononcés par les trois nouveaux héros de notre temps vont tous dans le même sens : il faut –et on peut - combattre la prétention de l’Empire à tout diriger, à tout régenter, à tout décider. Et ces discours ne sont pas des paroles en l’air : ils s’appuient sur une réalité visible à l’œil nu.
Cette réalité, c’est que l’Empire va de défaite en défaite : en Afghanistan, en Iraq, au Liban et en Palestine, il n’a subi ces derniers temps que des échecs. Face à la résistance du Venezuela, de la Bolivie, de l’Iran, il se casse les dents. À trop tirer sur la corde avec ses « alliés » européens, il va finir par la casser. Et il a quelques difficultés à imposer ses vues à la Russie et à la Chine, qui sont dirigées par de vrais renards.
Bref, les Cavaliers de l’Apocalypse sont de plus en plus isolés sur le plan mondial et ils ne pourront bientôt plus compter sur le Caniche en Chef, Tony Blair, qui va bientôt quitter Downing Street, pour rejoindre Berlusconi et Aznar dans les poubelles de l’histoire. Et ce n’est pas avec les Iles Marshall, la Pologne,l’Ukraine, le Danemark et l’Albanie qu’ils pourront continuer dans leur projet d’hégémonie totale.
Le monde est donc entré dans une nouvelle période révolutionnaire. Et la révolution qui s’avance a le profil d’un « étrange soldat », comme le dit une vieille chanson italienne. Ce soldat ne correspond à aucune des anciennes catégories : il n’est ni nationaliste, ni communiste, ni islamiste. Il est à la fois tout cela et rien de tout cela.
Le nouveau combattant engagé contre l’Empire est attaché à sa terre natale ou d’adoption mais il est en même temps citoyen du monde, connecté en temps réel avec le reste de la planète.
Le nouveau combattant parle sa langue maternelle mais il en connaît au moins une autre.
Le nouveau combattant défend les traditions de son peuple, mais il est conscient de ce que le monde est divers, et qu’il faut donc construire un « monde contenant tous les mondes ».
Le Festival de la Victoire de Beyrouth, le vendredi 22 septembre, illustre bien cela : il y avait là un million de Libanais –soit le quart de la population du pays – et ils appartenaient à toutes les communautés (17) et tendances qui forment le puzzle libanais : chiites, sunnites, chrétiens de diverses confessions, druzes, mais aussi communistes, nationalistes, nassériens et autres.
C’est que le nouveau combattant n’appartient pas à une avant-garde autoproclamée, censée apporter la vérité au peuple. Il est à l’écoute de son peuple, car il est issu de la multitude. Et il sait que la colonne de guérilla doit avancer au rythme de son membre le plus lent.
Bien sûr, l’Empire garde encore une capacité de nuisance et de destruction considérable. Les stratèges du Pentagone planchent depuis des années sur la stratégie et la tactique à adopter face à la nouvelle révolution mondiale en marche, à la manière d’adapter les théories de la guerre contre-insurrectionnelle à la nouvelle situation de ce début de siècle. Militaires usaméricains et israéliens ont des échanges intensifs sur leurs expériences respectives, à Jénine, Naplouse, Gaza, Falloujah, Bakouba, Bassorah et Bagdad. Ils ont inventé le concept de « caporal stratégique » : un soldat polyvalent et bardé d’électronique, qui soit à même d’intervenir dans le cadre des « MOUT » (Military Operations in Urban Territory), en s’adaptant aux circonstances, très rapidement changeantes. Bref, un mélange de Robocoop et de guérillero.
Mais quoiqu’ils fassent, ils restent enfermés dans leurs schémas et leurs lourdeurs bureaucratiques et ne seront jamais capables d’opposer des ripostes efficaces à une résistance très mobile, multiforme, enracinée dans la population et connectée au reste du monde.
L’Empire n’est certes pas mort, mais l’Empereur, désormais, est nu. Plus personne ne croit à sa démocratie imposée par des bombes au phosphore, à l’uranium appauvri ou à fragmentation. Et sa propagande dérisoire contre « l’islamo-fascisme » a de moins en moins de prise sur les multitudes. L’idéal serait évidemment que l’Empire meure tout simplement de ridicule, ce qui nous épargnerait bien du sang et des larmes. Mais le ridicule peut-il encore tuer ? Je vous laisse réfléchir à cette question.
Bonne semaine, quand même !
Que la Force de l’esprit soit avec vous !
Ayman El Kayman

lundi 18 septembre 2006

N°8 - Quand Hollywood découvre un génocide

George Clooney et Elie Wiesel le 14 septembre aux Nations Unies

« Urgence Darfour », « Save Darfour » : c’est le slogan d’une campagne internationale qui bat son plein depuis quelques mois à travers le monde occidental. Pendant le week-end des 16-17 septembre, des rassemblements ont eu lieu à New York et à Paris, avec une faible participation, pour exiger une « intervention des Casques bleus pour mettre fin au génocide ».
Une précédente mobilisation avait rassemblé 5 à 7 000 personnes à Washington le 30 avril dernier. Les médias yankees avaient accordé une couverture plus importante à cette manifestation qu’à celle de 300 000 personnes la veille à New York contre la guerre d’Iraq ou encore aux millions de manifestants qui avaient défilé le 1er mai dans tous les USA pour protester contre les projets de loi répressifs contre l’immigration.
C’est que la campagne pour le Darfour bénéficie de la figure populaire de l’acteur George Clooney, qui en est le porte-parole. Le célèbre médecin de la série « Urgences » a été convaincu par son père Nick, journaliste de télévision et démocrate du Kentucky de se lancer dans cette nouvelle bataille douteuse.
Le 14 septembre 2006, George Clooney était donc la guest star du Conseil de sécurité des Nations Unies, aux côtés de la pleureuse professionnelle Elie Wiesel. Ils avaient été invités par John Bolton, l’ambassadeur US à l’ONU, pour plaider la cause, la cause…Mais au fait, la cause de qui et de quoi ?
Une guerre civile bat son plein au Darfour depuis 3 ans. Elle met aux prises des Soudanais de diverses factions et tribus, mais qui ont tous en commun d’être Noirs, musulmans et arabophones. Il n’y a pas ici de chrétiens comme au Sud-Soudan, où une guerre civile a duré 25 ans. Un des enjeux fondamentaux de cette guerre civile est le contrôle des points d’eau, vital dans une région frappée par la sécheresse depuis deux décennies.
Récemment, un accord de paix a été signé entre le gouvernement de Khartoum et les groupes « rebelles », qui sont soutenus notamment par la régime du Tchad voisin. 7 000 hommes de troupes de l’Union africaine sont censés faire respecter ce cessez-le-feu, avec l’aide logistique de l’OTAN Mais ces troupes doivent quitter le pays le 1er octobre. Le Conseil de sécurité a voté le 1er septembre une résolution stipulant l’envoi de 20 000 casques bleus au Soudan, mais le gouvernement de Khartoum a opposé un refus clair et net d’accepter ces troupes, disant qu’il les considèrerait comme des troupes d’invasion et les traiterait de la même manière que la résistance libanaise a traité les troupes israéliennes.
Du coup, Washington a mis en branle la machine à faire pleurer les chaumières, pour préparer le terrain à un coup de force militaire contre le Soudan ; Son objectif est clair : renverser le régime de Khartoum. Objectif partagé depuis longtemps par les Démocrates et les Républicains. Rappelons-nous en 1998 le bombardement , sur ordre de Bill Clinton, de l’usine de médicaments qui assurait 80% des besoins en médicaments du Soudan, présentée par Washington comme une usine de « gaz toxiques ». Et c’est cette position qui motive le refus de Khartoum de laisser pénétrer les Casques bleus sur son territoire.
Le Darfour est la région occidentale du Soudan. Il a la taille de la France, avec une population de 6 millions d'habitants.
Des ressources récemment découvertes ont suscité un intérêt très grand pour le Soudan parmi les compagnies yankees. On croit qu'il possède des réserves en pétrole rivalisant avec celles de l'Arabie saoudite. Il possède également de vastes poches de gaz naturel et son sous-sol abrite en outre l'un des trois gisements les plus importants au monde d'uranium de haute pureté, sans oublier qu'on y trouve aussi le quatrième gisement le plus important de cuivre.
Qui est à l’initiative de la campagne internationale « pour le Darfour » ? Comme par hasard, les grandes organisations sionistes juives et évangéliques (protestantes) US, relayées en France par la LICRA, SOS-Racisme et une nébuleuse de groupuscules juifs, noirs, laïcs et « humanitaires ». L’objectif de cette campagne est donc double :
1° - Détourner l’attention de la situation en Iraq, en Palestine et au Liban
2° - Faire pression pour une « ingérence humanitaire » au Soudan.
La campagne « urgence Darfour » n’est qu’une manière de préparer une nouvelle guerre d’agression contre un pays dont le gouvernement a commis le crime impardonnable de ne pas se plier aux ordres de l’Empire. George Clooney, qu’on croyait intelligent, n’a pas l’air d’avoir compris quels intérêts se cachent derrière cette campagne. Ou alors, il en est parfaitement conscient, ce qui est encore plus grave.
Bonne semaine, quand même !
Que la Force de l’esprit soit avec vous !
Ayman El Kayman

lundi 11 septembre 2006

N° 7 – Un gynécologue griot dans la Sarko Academy

Il en est des candidats à une élection présidentielle comme des marques de lessive : il faut concocter un plan marketing d’enfer pour conquérir le marché, car les places sont chères et la concurrence féroce. Et ce marché est segmenté. On ne peut pas convaincre avec les mêmes arguments la ménagère de 50 ans, sa maman de 75 ans, le fiston étudiant de 25 ans et son père de 52 ans. Il faut donc trouver pour chaque type de client potentiel l’argument qui va le toucher.Nicolas Sarközy, fils d’un immigré non choisi, veut donc devenir président de la République française. Pour cela, il faut qu’il ramasse au premier tour de l’élection d’avril 2007 au moins 30% des voix et au deuxième tour 50 et quelques %. Même si la France est un pays de vieux, il ne pourra pas contenter de recueillir les voix du troisième et du quatrième âge, toutes ces mamies de 75 à 100 ans qu’un rien effraye. Il ne pourra pas non plus se contenter de détourner les voix des beaufs de 40 à 65 ans de leur Jean-Marie habituel. Il lui faudra forcément trouver le chemin des électeurs de 18-30 ans, banlieusards, basanés et métissés. Pour draguer les grands-mères, il avait Michel Sardou (l’homme qui chantait en 1973 : « Ils (les Arabes) ont le pétrole, nous on s’en fout, on a le bon vin » et en 1981 « vive la guillotine ») et Pascal Sevran, l’animateur mielleux des thés dansants du dimanche après-midi pour maisons de retraite . Pour les mères, il avait le rocker vieillissant et citoyen belge Johnny Halliday,dont le public est tout sauf jeune. Pour le cœur de cible « racaille », il lui fallait donc trouver un rappeur. Manque de pot pour Sarköléon, la plupart des rappeurs connus préfèreraient avaleur leur micro tout cru plutôt que de se transformer en griots de ce Hongrois digne descendant d’Attila. Mais en cherchant bien, il a fini par dénicher le rappeur qui est censé lui ouvrir une brèche dans le mur des banlieues.Le griot retenu s’appelle Bruno Beausire. Il est né à Clichy sous-Bois en 1974 dans une famille guadeloupéenne. Nom d’artiste : Doc Gynéco. Le bonhomme est assez particulier : il balance des textes plutôt pornographiques avec un ton désabusé et, sur tous les plateaux de télé où il est invité, il donne en permanence l’impression d’être soit sur le point de s’endormir soit d’être tombé du lit. Bref, il semble bien que l’abus de marihuana lui ait quelque peu ramolli le cerveau.La rencontre entre le Triste Sire de la Place Beauvau et le Beausire de la Porte de la Chapelle a eu lieu en novembre dernier, lors de l’intifada des banlieues. Les deux hommes se sont plus et Gynéco a décidé de faire un bout de chemin avec l’Attila de l’UMP. Le timing a été parfait et on a profité de l’université d’été de l’UMP à Marseille pour lancer le tandem, immortalisé par la photo ci-dessus. Et Gynéco se targuant d’être intello (ça, pour enfiler les mots comme des perles, il s’y entend, même si son verbiage n’a pas toujours un sens très clair) , on l’a invité à une table ronde sur "La Nation: une idée d'avenir", ou il a trôné avec ses habituelles mines énigmatiques – son genre,c’est : »je ne dis rien, mais je n’en pense pas moins » - aux côtés des ministres Jean-François Copé (Budget) et Renaud Donnedieu de Vabres (Culture).Tout cela est ma foi fort affligeant. On murmure dans les milieux du show business que l’opération viserait tout simplement à redorer le blason du pauvre Doc Gynéco, dont les œuvres éphémères ne se vendent plus si bien que cela. Quoiqu’il en soit, il a déjà commis, lors du show de Marseille, quelques phrases inoubliables, que je vous laisse méditer.«On a décidé peut-être d’avoir une idée sociale de droite qui pourrait stopper cette idée de vivre toujours avec des aides et peut-être redynamiser des endroits ou des quartiers où les gens ne vivent à 100% qu’avec des aides sociales. » (sic)«Les banlieusards, c’est des clowns. Ils sont choqués d’avoir entendu ’racaille’ ou ’kärcher’ quand tous les jours entre eux ils s’insultent»(resic)« Sarkozy, c’est un ami avant tout, quelqu'un qui m'aide à penser, un petit maître à penser... puisque mon père, c'est déjà Johnny » (Halliday) (reresic).Pauvre France ! Faut-il en rire, faut-il pleurer ?Heureusement, Doc Gynéco reste une exception dans la génération des stars « négropolitaines » (Noirs de métropole), qui, toutes, à part lui, ont pris position contre Sarkökärcher, que ce soit Joey Starr et Stomy Bugsy, deux autres rappeurs, ou Liliam Thuram, le capitaine de l’Équipe de France de football, qui a déclenché un tollé à l’UMP et au gouvernement en invitant au stade de France, pour assister à un match France-Italie, 80 des « 1000 de Cachan », ces squatters vidés manu militari de la résidence universitaire qu’ils occupaient, faute de trouver à se loger décemment, depuis plusieurs années, et qui se sont repliés dans un gymnase cruellement appelé « Belle image ».Comme le chante Doc Gynéco, « Dans le foot, les affaires, le rap, les ministères,c'est toujours un gangster qui contrôle l'affaire. »
Bonne semaine, quand même !
Que la Force de l’esprit soit avec vous !
Ayman El Kayman

lundi 4 septembre 2006

Censuré !

À la demande de Frédéric Châtillon, qui s'estimait diffamé par cette chronique relatant le voyage de Dieudonné au Liban, et nous menaçant de poursuites judiciaires, la chronique intitulée Bye bye Dieudo ! Coups de dent n°6 - 4 septembre 2006 a été supprimée. Elle peut être envoyée à usage privé à toute personne en faisant la demande.

lundi 3 juillet 2006

N° 5 - Il n’y a vraiment pas de quoi rire


"Choisissez un Darfourien (sic) pour représenter votre camp"

Ma dernière chronique était consacrée au rapport des humoristes français - et des plus talenteux d’entre eux eux, Devos, Coluche et Dieudonné - à la politique. L’actualité m’oblige à revenir sur ce thème.
Ce lundi soir, au Zénith de Paris (capacité : 5000 places) a lieu la troisième édition du spectacle “Rire contre le racisme”, organisé par SOS-Racisme et l’Union des étudiants juifs de France. L’affiche est plutôt pâlichonne : les humoristes percutants en sont absents. Bien sûr, Dieudonné n’y sera pas, puisque ces gens-là ont décrété une bonne fois pour toutes qu’il était antisémite. Son absence est donc normale. Bien sûr sera aussi absent Djamel Debbouze, qui, en se solidarisant avec Dieudonné, s’est brûlé du côté des organisations sionistes. Sera aussi absent Gaad El Maleh, un comique assez doué qui est d’origine marocaine juive. Restent donc des comiques en perte de vitesse qui commencent à fatiguer sérieusement comme Smaïn (d’origine algérienne) et Michel Boujenah (Tunisien juif) ou des comiques encore peu connus mais pas très intéressants. Les organisateurs disent vouloir fédérer tout le monde , “de Neuilly à Clichy” dans le rire et affirmer par là que le “combat contre le racisme et l’antisémitisme” ne doit plus être le fait de seuls militants, mais de tout un chacun, à chaque coin de rue.“Les places de catégorie A coûtent 50€, celles de catégorie B, 35. Celles de catégorie C sont à 20€ seulement ! Les places VIP coûtent 120€.”

Une affaire qui peut donc rapporter gros (dans les 500 000 €) pour financer les activités “contre le racisme et l’antisémitisme” de SOS-Racisme et de l’UEJF. Franchement, tout ça ne vaut vraiment pas le déplacement et la dépense. Le dernier détail est celui qui tue : devinez donc qui sponsorise cette grande soirée ? Je vous le donne en mille ! Non, vous ne devinez pas ? Eh bien, rien moins que la compagnie...El Al. Oui, vous avez bien lu : la compagnie d’aviation de l’État d’Israël, le même État qui est en train d’exterminer les Palestiniens. Non, vous ne rêvez pas. Ma conclusion ? Si ces gens-là sont antiracistes, et bien moi, je suis, je ne sais pas, tiens, au hasard, disons...papiste ! Non, décidémment, ces gens-là ne me font pas rire.Lundi prochain, c’est un autre spectacle nettement plus comique qui aura lieu au Théâtre de la Madeleine, à Paris. Voici l’appel pour cette soirée :

APPEL
“Où étais-tu au temps du Darfour?”
GRANDE SOIREE DE MOBILISATION POUR LE DARFOUR
LE LUNDI 10 JUILLET A 20 H00
Au Théâtre de la Madeleine
19, rue de Surène, 75008 Paris
(métro: Madeleine, Saint-Augustin, Saint-Lazare)
Avec la participation de :
- Nicos ALIAGAS, présentateur TV
- Céline BALITRAN, présentatrice TV
- Richard BERRY, metteur en scène et acteur
- Amanda BRUEL, écrivain et scénariste
- Morad EL HATTAB, écrivain et philosophe
- Jamel DEBBOUZE, acteur, producteur et comique
- Bernard DEBRE, ancien ministre, député de Paris
- Brigitte FOSSEY, comédienne
- Patrick GAUBERT, président de la LICRA
- André GLUCKSMANN, écrivain et philosophe
- Marek HALTER, écrivain
- Bernard HENRI-LEVY, écrivain et philosophe
- JENNIFER, chanteuse
- Jack LANG, ancien ministre
- Ivan LEVAI, directeur délégué au quotidien « La Tribune »
- Daniela LUMBROSO, présentatrice TV
- Bernard MONTIEL, présentateur TV
- Youssou N’DOUR, chanteur et musicien
- Maxim NUCCI, chanteur et musicien
- Patrick PELLOUX, président de AMUF
- Patrick POIVRE D’ARVOR, journaliste et écrivain
- RAPHAEL, chanteur et musicien
- Dominique SOPO, président de SOS Racisme
En silence, depuis 2003, 200 000 personnes ont été massacrées par les milices Janjaweeds alliées au gouvernement du Soudan.En silence 2 millions de personnes ont été déplacées,En silence, chaque mois, des milliers d’innocents tombent au Darfour.Un «accord de paix » qui n’en est pas un, laisse les massacres continuer et les milices toujours armées.Notre armée [française, pas israélienne, NDLR AEK], stationnée au Tchad, au Centrafrique et à Djibouti enregistre les mouvements de l’aviation soudanaise bombardant les colonnes de civils. Le Ministre soudanais des Affaires Etrangères est reçu à Paris en visite officielle, la visite de la honte !Parce qu’il n’est pas plus juste qu’un enfant souffre et meure aujourd’hui au Darfour qu’hier au Rwanda, en Bosnie, au Cambodge ou dans les camps de la mort [ou en Palestine, ou en Iraq, ou en Afghanistan, ou e chétchénie, ou au cachemire, ou au Népal, ou au Xinjiang ouïghou, NDLR AEK].Parce que la France pourrait intervenir et qu’elle ne le fait pasParce qu’un jour, on écrira l’histoire des enfants et vieillards errant sans main sous le feu du Darfour, tués par l’indifférence des gouvernements et des peuples.Parce que se taire, c’est être complice de non-assistance à personnes massacrées.
PAS EN NOTRE NOM ! [tiens, j'ai déjà vu ça quelque part, NDLR AEK]NOUS AVONS BESOIN DE VOUSPOUR QUE CESSE LE PREMIER GENOCIDE DU 21ème SIECLE !
La France doit :1. Intervenir d’urgence au Conseil de Sécurité des Nations Unies2. Mettre ses forces armées présentes en Afrique au service de la protection des civils du Darfour,3. Augmenter massivement sa contribution au Programme Alimentaire Mondial,
Pour nous contacter :-
http://www.urgencedarfour.org/- urgencedarfour@yahoo.fr


Vous vous demandez immédiatement de qui émane cet appel “émouvant”. Je vous le donne en mille. Bon, allez je ne vous fais pas plus languir : du Centre Simon Wiesenthal, un organisme sioniste de combat basé à Los Angeles, et qui a désormais une antenne européenne à Paris, et Avenue Marceau, dans le 16ème arrondissement, s’il vous plaît. Cet organisme est censé combattre les résurgences du nazisme et les manifestations de judéophobie. Que vient faire le Darfour dans cette histoire ? Rien, il s’agit tout simplement de faire la même opération qu’ils viennent de mener aux USA. Leur objectif principal est clair et simple : détourner l’attention des crimes en cascade qu’est en train de commettre Israël. L’objectif secondaire c’est de convaincre les Noirs d’Europe que les organisations sionistes (qui se définisssent elles-mêmes comme “juives”) ne sont pas négrophobes et même plus, qu’elles adorent les Noirs. Une nouvelle manoeuvre condamnée à l’échec, car les Noirs ne pas plus idiots que les autres et ils savent bien comment sont traités les Noirs en Israël. Dernier épisode en date : des milliers d’Éthiopiens regroupés à Addis Abeba dans l’attente de pouvoir rejoindre leurs familles établies en Israël attendent depuis de longs mois que des avions d’El Al viennent les chercher, mais ne voient rien venir. Les explications embarrassées fournies par l’Agence juive à ce retard inexplicable ne sont pas convaincantes. Il semble bien que les chefs sionistes estiment que le nombre de Noirs en Israël a atteint le fameux “seuil de tolérance”. Pour ne pas parler des réfugiés soudanais, du Darfour justement, qui risquent bien d’être expulsés d’Israël.
Cette opération du Centre Simon-Wiesenthal s’inscrit dans la grande stratégie israélienne et sioniste vis-à-vis de l’Afrique et monde noir. Explications :les grands alliés de l’État sioniste en Afrique ont été le régime sud-africain d’apartheid, le régime Mobutu dans l’ex-Zaïre, le régime Houphouët-Boigny en Côte d’Ivoire et, plus récemment, le régime du colonel Maaouya Ould Taya en Mauritanie. Tous ces régimes ont disparu. L’Afrique du sud post-apartheid soutient résolument les droits des Palestiniens, à commencer par son ministre des Renseignements Ronnie Kasrils, qui est non seulement blanc mais aussi juif, et antisioniste. Les chefs israéliens n’ont toujours pas avalé la conférence de Durban, qui vit une condamnation massive du régime d’apartheid à l’israélienne.
Au milieu des années 1990, Israël a donc amorcé un redéploiement en direction de l’Afrique des Grands Lacs, après avoir transformé Mombasa et autres lieux de villégiature kényans en centre de vacances pour militaires israéliens stressés par leurs activités d’occupants. Nouvelle cible : le Rwanda, dont le président Paul Kagamé a été invité en Israël, où le mémorial de l’holocauste de Yad Vachem à Jérusalem comporte désormais une plaque certifiant que les Rwandais ont bel et bien été victimes d’un génocide en 1994. Puis les Israéliens ont établi une tête de pont en Côte d’Ivoire, où ils ont recruté Simone Gbagbo, la terrible épouse du président raciste, anciennement socialiste, Laurent Gbagbo, par le biais d’un pasteur fndamentaliste protestant et sioniste, Moïse Koré.
Cela fait un bon nombre d’années que les Israéliens et leurs agents d’influence font du charme aux Noirs, dans le but de briser le front commun des Arabes, des Musulmans et des Noirs en soutien à la cause palestinienne, tel qu’il s’est manifesté à Durban. Tous les moyens sont bons. Un exemple : depuis des années, les publications juives, puis noires et chrétiennes ont diffusé largement une fausse lettre attribuée à Martin Luther King Jr. - et écrite de fait par un rabbin usaméricain - joliment intitulée “Lettre à un ami antisioniste”, dans laquelle le bon pasteur explique à un jeune Noir qu’un Noir ne peut être antisioniste, car être antisioniste, c’est être antisémite, or un Noir ne peut être antisémite, puisque les Noirs, comme les Juifs, font partie de peuples qui, comme dit la chanson, “ont beaucoup souffert”. Les sionistes ont fini par devoir reconnaître que cette lettre était un faux mais, se sont-ils hâtés d’ajouter, “elle reflète bien la pensée de Martin Luther King sur la question”, ce qui est tout sauf vraisemblable.
Voilà pourquoi, chers lecteurs, une belle brochette de personnalités juives vont se retrouver à la tribune de la Mutualité pour verser des larmes de crocodiles (pardon aux crocodiles mes frères) sur les pauvres habitants du Darfour, qui n’en demandent pas tant. Une question qu’on est en droit de se poser : mais que vient donc faire le chanteur sénégalais Youssou N’Dour dans cette galère ? Il n’a sans doute écouté que son coeur et s’est fourvoyé dans cette misérable opération. Les artistes ne comprennent souvent rien à la cuisine politique.
Quant au public de la Mutualité, il ne lui restera plus, une fois rentré de ce spectacle, qu’à allumer ses ordinateurs et à se connecter sur le site http://www.darfurisdying.com, pour jouer au nouveau jeu en ligne “Mourir pour le Darfour”, inventé par d’astucieux Anglais et qui est tout sauf comique. Je ne vous en dis pas plus, car je sens que je vais perdre mon calme et mon vétérinaire m’a recommandé de rester zen pendant que ma dentition se renforce en prévision des durs combats qui nous attendent dans les mois qui viennent.
Bonne semaine, quand même !
Que la Force de l’esprit soit avec vous !