« Quand on a osé comparer à la déportation, ramener un Malien au Mali ou un Roumain en Roumanie, comparer cela à la déportation des Juifs, c’est profondément injurieux à l’encontre de ceux qui ont connu la Shoah »
Je vous propose cette semaine de lire la transcription d’une drôle de dialogue qui a eu lieu le 21 octobre dernier dans le Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, lors de la quinzième édition de la « Cité de la Réussite », un forum annuel de promotions nouvelles élites. À la tribune Nicolas Sarközy, ministre de l’Intérieur et candidat à la candidature à la présidence de la république. Dans salle un jeune Noir, Franco, président de l’association Alliance Noire Citoyenne. L’ANC a eu la bonne idée de filmer la scène, que l’on peut visionner ici : http://www.anc.monespace.net/index.php?option=com_frontpage&Itemid=1
Franco :
Bonjour messieurs, mesdames,Je voulais vous poser une question mais j’introduirais ça en disant que je n’ai rien contre vous en tant qu’homme. J’ai assisté à un de vos meetings où je vous ai remis un tee-shirt et j’ai d’ailleurs trouvé que vous aviez beaucoup d’humour. Mais je pense que ça ne servira pas à la politique...Ceci étant, j’en reviens à ma question.Nous faisons partie d’une des associations qui a soutenu les expulsés de Cachan et nous ne nous considérons pas comme des irresponsables.Ceci étant, au sujet de l’immigration choisie, j’aimerais que vous nous donniez votre avis sur la question que je vais vous poser. Et c’est comme ça que je l’introduis, je l’ai écris... Donc, aujourd’hui, j’ai peur, lorsque quand vous parlez d’immigration choisie, et j’ai peur que vous ne raviviez l’esprit de l’esclavage et de la colonisation qui nous a déstructuré. Dois-je vous rappeler qu’hier, vous avez choisi ceux que vous avez déporté dans l’intérêt de notre beau pays. Aujourd’hui, vous reprenez les mêmes que vous expulsez, toujours dans l’intérêt de la France.A croire que de M. Colbert à vous-même, nous demeurons toujours des biens meubles et non des êtres humains. Nous sommes là pour vous dire que vivants nous ne laisserons pas disparaître à nouveau notre humanité entre vos mains comme par le passé.D’autant qu’en traitant comme des sous-hommes, des dits « sans papiers », qu’il serait plus juste d’appeler des "sans droits". Vous nous insultez directement.Avant la loi CESEDA, il y a eu le code noir de Colbert, qui siège comme une insulte à notre mémoire devant l’Assemblée Nationale, alors que nous sommes pour la plupart français et que l’esclavage a été reconnu comme crime contre l’humanité avec la loi de Mme Taubira en 2005.J’ai donc peur qu’avec votre politique intitulée « immigration choisie », vous vous rendiez complice d’un "crime contre l’humanité".Car vous avez conscience de renvoyer des gens vers la misère, et parfois vers la mort, vu que vous êtes le plus souvent à la base du pillage et de la dégradation que connaissent nos pays d’origine. Voilà...Une dernière précision, sachez que ce n’est pas la France que nous combattons aujourd’hui, mais les idées racistes et criminelles de certains. Ne craignez vous pas rejoindre cette lignée de criminels ?(dernière phrase incertaine).
Nicolas Sarközy :
Crime contre l’humanité !....Esclavage !Vous participez, monsieur, je vous le dis très simplement, à une stratégie de l’amalgame qui est inadmissible et qui est odieuse.Je vais vous dire pourquoi.Quand on a osé comparer à la déportation, ramener un Malien au Mali ou un Roumain en Roumanie, comparer cela à la déportation des Juifs, c’est profondément injurieux à l’encontre de ceux qui ont connu la Shoah.Je commence à en avoir assez de ces histoires de blancs, de noirs, et d’ethnies.La question de l’immigration choisie elle s’adresse autant aux européens de l’Est qu’à l’Afrique.Arrêtez d’opposer (ou de poser) tout en terme de revanche des noirs sur les blancs, d’humiliation des blancs sur les noirs. La république Française elle est mieux que ça. Et nous n’avons pas à nous justifier de racisme dès que nous disons que la France ne peut pas accepter toute la misère du monde. Et que nous ne pouvons pas accueillir, dans un pays de 62 millions d’habitants, tout le monde. C’est vraiment impossible d’insulter notre pays comme ça alors que je ne fais que proposer ce que tous les autres pays font dans le monde.Nous ne pouvons quand même pas être le seul pays au monde qui n’ait le droit de décider de qui doit venir sur son territoire, de qui doit y demeurer, et dans quelle condition il doit le demeurer.L’Angleterre paraît aux yeux du monde entier comme l’expression la plus accomplie de la démocratie parlementaire. Essayez de vous installer sans papier en Angleterre !Les Etats-Unis, grand pays d’immigration - permettez moi de vous dire d’ailleurs qu’aux Etats-Unis, on écoute l’hymne la main sur le cœur, et ils ont d’ailleurs le génie de faire de leurs nouveaux américains des patriotes qui ne se permettrait pas de dire la moitié de ce que vous venez de dire sur leurs pays. Essayez donc de dire que la France est un pays de racistes. Essayez donc de vous installer au Canada sans demander de papiers.Je réfute l’idée même du racisme, crime contre l’humanité. Et puis alors maintenant, c’est l’histoire de la France. Notre pays a des pages douloureuses, c’est vrai. Mais arrêtez de nous demander d’expier en permanence un passé que vous revisitez avec les clichés d’aujourd’hui, alors que c’était il y a plusieurs siècles.En ce qui concerne la France, elle a regardé son histoire avec beaucoup de courage. Quand je vois ce qu’il se passe dans un certain nombre de pays, je n’ai pas honte de mon pays. Notamment lorsque le président de la république qui a fait le discours qu’il a fait sur l’affaire du Veldiv.Mais entre lucidité sur notre histoire et cette repentance perpétuelle, permettez moi de vous dire que nous sommes un certain nombre à être choqués et que, nous aussi, nous avons le droit d’être respectés.Et ce n’est pas parce qu’on est la majorité qu’on est moins respectable.Et vous ne me conduirez pas à m’excuser d’avoir des convictions qui, pour ne pas être les mêmes que les vôtres, ne sont pas moins bonnes que les vôtres. Je ne dis pas que vous êtes raciste quand vous parlez comme vous me parlez.Alors ne me faites pas de procès en racisme. Parce que ce procès est dangereux, parce que ce procès est injuste, parce que ce procès est ............ ?.................. (Inaudible à cause des applaudissements).Monsieur, je ne suis pas raciste, je ne suis pas antisémite, je déteste la discrimination et l’injustice ; mais j’ai le droit de dire que tous les immigrés n’ont pas vocation à avoir des papiers dans notre pays. Je le dis calmement mais je le dis fermement.
Et sur ce, monsieur le Ministre se lève et quitte la tribune.
Bonne semaine, quand même !
Que la Force de l’esprit soit avec vous !
Je vous propose cette semaine de lire la transcription d’une drôle de dialogue qui a eu lieu le 21 octobre dernier dans le Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, lors de la quinzième édition de la « Cité de la Réussite », un forum annuel de promotions nouvelles élites. À la tribune Nicolas Sarközy, ministre de l’Intérieur et candidat à la candidature à la présidence de la république. Dans salle un jeune Noir, Franco, président de l’association Alliance Noire Citoyenne. L’ANC a eu la bonne idée de filmer la scène, que l’on peut visionner ici : http://www.anc.monespace.net/index.php?option=com_frontpage&Itemid=1
Franco :
Bonjour messieurs, mesdames,Je voulais vous poser une question mais j’introduirais ça en disant que je n’ai rien contre vous en tant qu’homme. J’ai assisté à un de vos meetings où je vous ai remis un tee-shirt et j’ai d’ailleurs trouvé que vous aviez beaucoup d’humour. Mais je pense que ça ne servira pas à la politique...Ceci étant, j’en reviens à ma question.Nous faisons partie d’une des associations qui a soutenu les expulsés de Cachan et nous ne nous considérons pas comme des irresponsables.Ceci étant, au sujet de l’immigration choisie, j’aimerais que vous nous donniez votre avis sur la question que je vais vous poser. Et c’est comme ça que je l’introduis, je l’ai écris... Donc, aujourd’hui, j’ai peur, lorsque quand vous parlez d’immigration choisie, et j’ai peur que vous ne raviviez l’esprit de l’esclavage et de la colonisation qui nous a déstructuré. Dois-je vous rappeler qu’hier, vous avez choisi ceux que vous avez déporté dans l’intérêt de notre beau pays. Aujourd’hui, vous reprenez les mêmes que vous expulsez, toujours dans l’intérêt de la France.A croire que de M. Colbert à vous-même, nous demeurons toujours des biens meubles et non des êtres humains. Nous sommes là pour vous dire que vivants nous ne laisserons pas disparaître à nouveau notre humanité entre vos mains comme par le passé.D’autant qu’en traitant comme des sous-hommes, des dits « sans papiers », qu’il serait plus juste d’appeler des "sans droits". Vous nous insultez directement.Avant la loi CESEDA, il y a eu le code noir de Colbert, qui siège comme une insulte à notre mémoire devant l’Assemblée Nationale, alors que nous sommes pour la plupart français et que l’esclavage a été reconnu comme crime contre l’humanité avec la loi de Mme Taubira en 2005.J’ai donc peur qu’avec votre politique intitulée « immigration choisie », vous vous rendiez complice d’un "crime contre l’humanité".Car vous avez conscience de renvoyer des gens vers la misère, et parfois vers la mort, vu que vous êtes le plus souvent à la base du pillage et de la dégradation que connaissent nos pays d’origine. Voilà...Une dernière précision, sachez que ce n’est pas la France que nous combattons aujourd’hui, mais les idées racistes et criminelles de certains. Ne craignez vous pas rejoindre cette lignée de criminels ?(dernière phrase incertaine).
Nicolas Sarközy :
Crime contre l’humanité !....Esclavage !Vous participez, monsieur, je vous le dis très simplement, à une stratégie de l’amalgame qui est inadmissible et qui est odieuse.Je vais vous dire pourquoi.Quand on a osé comparer à la déportation, ramener un Malien au Mali ou un Roumain en Roumanie, comparer cela à la déportation des Juifs, c’est profondément injurieux à l’encontre de ceux qui ont connu la Shoah.Je commence à en avoir assez de ces histoires de blancs, de noirs, et d’ethnies.La question de l’immigration choisie elle s’adresse autant aux européens de l’Est qu’à l’Afrique.Arrêtez d’opposer (ou de poser) tout en terme de revanche des noirs sur les blancs, d’humiliation des blancs sur les noirs. La république Française elle est mieux que ça. Et nous n’avons pas à nous justifier de racisme dès que nous disons que la France ne peut pas accepter toute la misère du monde. Et que nous ne pouvons pas accueillir, dans un pays de 62 millions d’habitants, tout le monde. C’est vraiment impossible d’insulter notre pays comme ça alors que je ne fais que proposer ce que tous les autres pays font dans le monde.Nous ne pouvons quand même pas être le seul pays au monde qui n’ait le droit de décider de qui doit venir sur son territoire, de qui doit y demeurer, et dans quelle condition il doit le demeurer.L’Angleterre paraît aux yeux du monde entier comme l’expression la plus accomplie de la démocratie parlementaire. Essayez de vous installer sans papier en Angleterre !Les Etats-Unis, grand pays d’immigration - permettez moi de vous dire d’ailleurs qu’aux Etats-Unis, on écoute l’hymne la main sur le cœur, et ils ont d’ailleurs le génie de faire de leurs nouveaux américains des patriotes qui ne se permettrait pas de dire la moitié de ce que vous venez de dire sur leurs pays. Essayez donc de dire que la France est un pays de racistes. Essayez donc de vous installer au Canada sans demander de papiers.Je réfute l’idée même du racisme, crime contre l’humanité. Et puis alors maintenant, c’est l’histoire de la France. Notre pays a des pages douloureuses, c’est vrai. Mais arrêtez de nous demander d’expier en permanence un passé que vous revisitez avec les clichés d’aujourd’hui, alors que c’était il y a plusieurs siècles.En ce qui concerne la France, elle a regardé son histoire avec beaucoup de courage. Quand je vois ce qu’il se passe dans un certain nombre de pays, je n’ai pas honte de mon pays. Notamment lorsque le président de la république qui a fait le discours qu’il a fait sur l’affaire du Veldiv.Mais entre lucidité sur notre histoire et cette repentance perpétuelle, permettez moi de vous dire que nous sommes un certain nombre à être choqués et que, nous aussi, nous avons le droit d’être respectés.Et ce n’est pas parce qu’on est la majorité qu’on est moins respectable.Et vous ne me conduirez pas à m’excuser d’avoir des convictions qui, pour ne pas être les mêmes que les vôtres, ne sont pas moins bonnes que les vôtres. Je ne dis pas que vous êtes raciste quand vous parlez comme vous me parlez.Alors ne me faites pas de procès en racisme. Parce que ce procès est dangereux, parce que ce procès est injuste, parce que ce procès est ............ ?.................. (Inaudible à cause des applaudissements).Monsieur, je ne suis pas raciste, je ne suis pas antisémite, je déteste la discrimination et l’injustice ; mais j’ai le droit de dire que tous les immigrés n’ont pas vocation à avoir des papiers dans notre pays. Je le dis calmement mais je le dis fermement.
Et sur ce, monsieur le Ministre se lève et quitte la tribune.
Bonne semaine, quand même !
Que la Force de l’esprit soit avec vous !