« Avec moi, plus jamais la politique ne se fera sans vous… (C’est) plus qu’un programme, un pacte présidentiel , un contrat d’honneur que je propose à toutes à tous » : dimanche 11 février, devant 15 000 supporters, Ségolène Royal a « dévoilé » son « pacte présidentiel » en 100 points, qui rappellent furieusement les « 110 propositions » qui avaient fait élire François Mitterrand en 1981.
Ce pacte présidentiel ne contient rien de bouleversant ou de décoiffant : c’est un banal programme social-démocrate mâtiné de libéralisme, plein de promesses financières alléchantes dont on se demande bien sûr comment leur réalisation sera financée.
L’équipe de Canine Royale avait mis le paquet pour le lancement du « pacte », qui entend répondre au « pacte républicain » de Sarkozy. C’est qu’on s’inquiétait à l’état-major de Royale devant la chute vertigineuse des intentions de vote en faveur de la Madone du Poitou depuis un mois et la montée inquiétante des intentions de vote en faveur de Bayrou et Le Pen. On a donc sorti l’artillerie lourde et changé de slogan : « Le progrès pour tous, le respect pour chacun » est désormais remplacé par « Plus juste, la France sera plus forte ». Autrement dit, on est passé de « demain, on rasera gratis » à « demain on rasera à crédit, avec aftershave gratuit ».
Le « pacte » ressemble à un catalogue de la Redoute : on y trouve de tout, à défaut d’y retrouver tout, depuis l’augmentation du SMIC (de 1250 actuellement à 1500€) à la taxe Tobin réclamée par ATTAC, en passant par l’augmentation des petites retraites ou la prévention des maladies graves (cancer, SIDA, Alzheimer, maladies orphelines), sans oublier la contraception gratuite pour les femmes de moins de 25 ans, le crédit de 10 000 € à taux zéro pour les jeunes créateurs d’entreprises et les fameux « centres éducatifs renforcés, si besoin avec un encadrement militaire » pour les sauvageons de banlieue. L’essentiel des points concerne la politique intérieure, seuls douze points concernent la politique européenne et internationale et l’immigration est ravalée dans les trois derniers points.
Sur la politique internationale, Royale reste assez vague : « maîtriser la mondialisation, réviser notre politique d’aide au développement, relancer la coopération euroméditerranéenne ». Ce qui ne mange pas trop de pain. Tout comme la proposition d’ « une initiative pour une Conférence internationale de paix et de sécurité au Proche Orient. » à lancer avec « nos partenaires européens ».
Bref, tout cela me semble voler au ras des pâquerettes et manquer d’une vision de nature à enthousiasmer les électeurs. La couleur annoncée n’est plus le rose, mais le gris.
Voilà ce qu’il y avait à dire sur le pacte Royal.
Pour conclure sans oublier le concurrent de Royal, je vous recommande la lecture d’un texte de l’historien Gérard Noiriel, « Les usages de l'histoire dans le discours public de Nicolas Sarkozy », dans lequel il analyse les références de Sarkozy à Jean Jaurès et Léon Blum ainsi que son attaque contre le « communautarisme historique », dont Noiriel signale qu’il s’agit d’un « nouveau concept », dont on ne sait pas ce qu’il recouvre. À lire sur http://cvuh.free.fr/articles/noiriel.usages.sarkozy.html , un site très intéressant géré par le Comité de Vigilance face aux Usages publics de l'Histoire, créé en juin 2005 par plusieurs historiens, qui ont condamné notamment l’adoption de la loi sur les « aspects positifs » de la colonisation. Refusant que « l'histoire soit livrée en pâture aux entrepreneurs de mémoire », ces historiens disent en avoir assez « d'être constamment sommés de dresser des bilans sur les aspects « positifs » ou « négatifs » de l'histoire. Nous refusons d'être utilisés afin d'arbitrer les polémiques sur les « vraies » victimes des atrocités du passé. Ces discours ne tiennent compte ni de la complexité des processus historiques, ni du rôle réel qu'ont joué les acteurs, ni des enjeux de pouvoir du moment. Au bout du compte, les citoyens qui s'interrogent sur des problèmes qui les ont parfois (eux ou leur famille) directement affectés, sont privés des outils qui leur permettraient de les comprendre. »
Pour conclure sans oublier le concurrent de Royal, je vous recommande la lecture d’un texte de l’historien Gérard Noiriel, « Les usages de l'histoire dans le discours public de Nicolas Sarkozy », dans lequel il analyse les références de Sarkozy à Jean Jaurès et Léon Blum ainsi que son attaque contre le « communautarisme historique », dont Noiriel signale qu’il s’agit d’un « nouveau concept », dont on ne sait pas ce qu’il recouvre. À lire sur http://cvuh.free.fr/articles/noiriel.usages.sarkozy.html , un site très intéressant géré par le Comité de Vigilance face aux Usages publics de l'Histoire, créé en juin 2005 par plusieurs historiens, qui ont condamné notamment l’adoption de la loi sur les « aspects positifs » de la colonisation. Refusant que « l'histoire soit livrée en pâture aux entrepreneurs de mémoire », ces historiens disent en avoir assez « d'être constamment sommés de dresser des bilans sur les aspects « positifs » ou « négatifs » de l'histoire. Nous refusons d'être utilisés afin d'arbitrer les polémiques sur les « vraies » victimes des atrocités du passé. Ces discours ne tiennent compte ni de la complexité des processus historiques, ni du rôle réel qu'ont joué les acteurs, ni des enjeux de pouvoir du moment. Au bout du compte, les citoyens qui s'interrogent sur des problèmes qui les ont parfois (eux ou leur famille) directement affectés, sont privés des outils qui leur permettraient de les comprendre. »
Bonne semaine, quand même !
Que la Force de l’esprit soit avec vous !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire