«Je suis né pour vivre sans tombeau et ce corps humain ne mourra jamais ; il n’est pas né seulement pour sentir les fleurs, mais aussi pour incendier, tuer, et tout réduire en poussière…»
Radovan Karadzic
Radovan Karadzic
Sur sa fiche de recherche d’Interpol, il est indiqué à la mention « Signes de distinction et caractéristiques » : « Comportement flamboyant ». C’est assez bien vu : Radovan Karadzic semblait sorti tout droit d’un film d’Emir Kusturica. Le psychiatre fou, le poète raté, le bras politique du boucher Ratko Mladic, est enfin tombé aux mains de la justice, serbe d’abord et, très bientôt internationale, puisqu’il va être incessamment transféré aux Pays-Bas pour y attendre d’être jugé par la Cour pénale internationale.
Ainsi a pris fin une cavale invraisemblable: comment en effet un homme aussi connu aurait-il pu rester clandestin pendant 13 ans dans un pays d'à peine 88 000 km2, et qui plus est, dans sa capitale, Belgrade, qui compte moins d’un million et demi d’habitants ? D’accord, il s’était déguisé en vieux baba adepte des médecines douces, massage, huiles parfumées et autres yogas. Mais quand même, on ne va pas nous faire croire que les autorités serbes ne savaient pas où il était.
Non, la décision a été politique : à peine élu, Boris Tadic a décidé de faire un geste pour contenter la fameuse communauté internationale et lui livrer le « Predsednik », le Président de l’éphémère et surréaliste République serbe de Pale. Je vous fiche mon billet que Bruxelles a mis le prix fort pour que Tadic livre Radovan. J’imagine que l’Union européenne a du payer une petite centaine de millions d’Euro.
Ceci dit, tout le monde s’accorde à dire que Radovan, véritable agité du bocal, n’était que la figure de proue du projet fasciste serbe en Bosnie, que le véritable artisan sur le terrain du génocide programmé et exécuté par les cetniks (les milciens serbes) était Ratko Mladic. Et là, c’est une autre paire de manches : Mladic a des appuis au sein de l’armée serbe et son arrestation risquerait de créer des remous sérieux en ex-Yougoslavie, ce qui n’est pas le cas avec l’arrestation de Radovan, lequel renvoie aux Serbes une image d’eux-mêmes humiliante.
En livrant le clown monténégrin à La Haye, Belgrade s’achète (à crédit) un passeport pour l’Europe civilisée.
Quant à la communauté internationale et à sa Cour pénale, on peut douter qu’elle arrive vraiment à faire la vérité sur le génocide bosniaque et à mettre en lumière les complicités françaises (Mitterrand puis Chirac), US (Clinton) et onusiennes (Boutros Ghali et Yakusi Akashi). Elle est à la botte du Conseil de sécurité. Et ayant dit cela, on a tout dit.
Bonne semaine, quand même !
Que la Force de l’esprit soit avec vous !
...et à mardi prochain !
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