Versión española Dentellada n° 159- La Macronía entre Israel y al mismo tiempo* el Majzén marroquí
La victoire éclatante de Macron et la perspective alléchante d’être élu-es (ou réélu-es) comme député-es a suscité un véritable raz-de-marée de candidat-es à la mangeoire.
La République en Marche apparaît ainsi comme une magnifique coalition arc-en-ciel de tou-tes les opportunistes de la galaxie politicienne gauloise. La Macronie, c’est comme la Samaritaine à l’ère de WhatsApp : on y trouve de tout. Y a du centriste, du socialiste, du communiste, de l’écologiste, du gaullisto-nationaliste, du républicain et même de l'indigène de la République. Bref, la startup macronienne opère une recomposition, pour en finir avec ces horribles archaïsmes que sont la gauche et la droite. Tous ensemble, tous ensemble à la mangeoire !
La victoire éclatante de Macron et la perspective alléchante d’être élu-es (ou réélu-es) comme député-es a suscité un véritable raz-de-marée de candidat-es à la mangeoire.
La République en Marche apparaît ainsi comme une magnifique coalition arc-en-ciel de tou-tes les opportunistes de la galaxie politicienne gauloise. La Macronie, c’est comme la Samaritaine à l’ère de WhatsApp : on y trouve de tout. Y a du centriste, du socialiste, du communiste, de l’écologiste, du gaullisto-nationaliste, du républicain et même de l'indigène de la République. Bref, la startup macronienne opère une recomposition, pour en finir avec ces horribles archaïsmes que sont la gauche et la droite. Tous ensemble, tous ensemble à la mangeoire !
Bien sûr, il y a quelques couacs dans cette success story.
Premier couac : deux des candidats investis par la
startup ont été suspendus à la demande du CRIF et de la LICRA . Ils ont tenu
des propos antisionistes et/ou antisémites. Le premier, Christian Gerin,
producteur de télévision, avait émis quelques gazouillis (tweets) en faveur du
mouvement BDS . Et Macron avait été clair, dès son voyage au Liban en
février dernier : Honni soit qui appelle au boycott d’Israël. Le
malheureux Gerin a eu beau protester qu’il n’était ni antisémite ni même
antisioniste. Rien à faire. Allez, dehors. La seconde, Haouaria Hadj Chikh,
ex-communiste marseillaise, ci-devant indigène de la République, ci-devant guériniste (Guérini, ex-patron marseillais des socialistes, inculpé pour association de malfaiteurs en 2011), candidate malheureuse du Front de Gauche à de
précédentes élections, a eu le malheur de participer à des manifestations de
protestation contre la guerre israélienne contre Gaza en 2008-2009. Donc, elle
soutient le Hamas, donc elle est antisémite. Donc, elle dégage. Le CRIF a
demandé la suspension d’une troisième investiture, celle de William Tchamaha en Seine-Maritime, mais
apparemment sans succès
Le deuxième couac est encore plus pittoresque et vient du
Maroc. Le Comité En Marche local a été indigné par l’investiture de Leila Aïchi
comme candidate pour la 9ème circonscription des Français de l’étranger
et a annoncé qu’il ne ferait pas campagne pour elle. Les comités sénégalais,
tunisien et ivoirien ont emboîte le pas à leurs collègues marocains. Mais pour
l’instant, l’investiture n’a pas été suspendue par les têtes pensantes
parisiennes de la startup. C’est que la belle Leila est une grosse pointure :
à 47 ans, cette avocate spécialisée dans les questions d’environnement, a eu le
temps de passer successivement par Europe écologie Les Verts, un soutien à la droitière
Valérie Pécresse et le MODEM de François Bayrou. Elle fait partie des 10
sénateurs centristes qui ont apporté leur soutien à Macron. Que lui reprochent
donc les startupeurs macroniens ? Ben voyons, elle soutient les Sahraouis !
Impossible donc de soutenir une candidate d’origine algérienne qui nie la
marocanité du Sahara occidental ! Le Maroc fournissant le tiers des 150 000
électeurs inscrits dans la circonscription, elle risque donc de ne pas être
élue. Mais les jeunes loups – formés en France – qui ont créé le comité
marocain d’En Marche, s’en fichent comme de Vercingétorix. Leur projet est
marocco-marocain et ils ont vu dans la macronitude une chance de créer leur
propre startup électoraliste en vue des prochaines échéances électorales au
Maroc. Et on a beau vouloir « refonder, rénover, désarchaïser » la
politique marocaine, on ne va quand même pas se mettre le makhzen à dos en
frayant avec des partisans du « séparatisme » sahraoui !
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