mardi 18 mars 2008

N° 68 - Les papys flingueurs font de la résistance et le peuple brille par son absence

Les élections municipales qui viennent de s’achever en France nous font une drôle d’impression, à nous autres habitants du marigot, qui ne votons jamais et prenons toutes décisions en assemblées réunissant tous les habitants du marigot, grands et petits, à poils, à cornes ou à écailles et par consensus.
On parle de « vague rose » : la gauche ou ce qui en tient lieu a en effet enlevé ou conservé plusieurs grandes, moyennes et petites villes (Paris, Lille, Toulouse, Strasbourg, Périgueux, Montreuil). Elle n’est pas parvenue à arracher Marseille, Lyon, Agen, Perpignan, Carcassonne ou Corbeil-Essonnes aux papys et tontons flingueurs sarkozyens. Ceux-ci ont utilisé toutes les méthodes connues et inconnues pour se maintenir au pouvoir.
La palme revient au maire de Perpignan, Alduy, dont un affidé, président de bureau de vote, a été surpris en plein bureau de vote, les chaussettes pleines de bulletins qu’il entendait glisser subrepticement dans l’urne. Le gars risque cinq ans de prison et l’élection risque l’annulation par le tribunal administratif.
Le maire de Carcassonne, Larrat, n’a pas non plus fait dans la dentelle : il aurait contraint 300 employés municipaux à donner des procurations sous peine de rétorsions, pour s’assurer qu’ils ne voteraient pas mal.
À Marseille, les hommes de Gaudin ont répandu dans les quartiers arabes la rumeur que Guérini, la tête de liste socialiste avait une femme…juive et que c’était donc une raison suffisante pour ne pas voter pour lui.
En revanche, Delannoë, à Paris, a fait le plein des voix juives, grâce à son hallucinant discours de réception et d’allégeance à Shimon Pérès, le père de la bombe atomique israélienne, à l’Hôtel de Ville, quelques jours avant le deuxième tour.
Les petits trucages et les petites fraudes ne sont pas anodins dans une élection où tout se joue à quelques dizaines de voix. Et j’en viens à l’objet principal de ma réflexion caïmanesque : combien de gens un élu représente-t-il vraiment ?
Faisons un petit calcul en prenant une ville presque au hasard : Roubaix, dans le département du Nord.
48 549 inscrits sur les liste électorales pour 96 970 habitants
1er tour
29363 abstentions (60.48%)
19186 votants (39.52%)
653 votes blancs et nuls (1.35%)
18533 votes exprimés (38.17%)
2ème tour
29044 abstentions (59.82%)
19505 votants (40.18%)
658 votes blancs et nuls (1.36%)
18847 votes exprimés (38.82%)
Résultats du 2ème tour (triangulaire)
René VANDIERENDONCK, Roubaix ensemble (Gauche-Centristes), élu avec 55.43% (10446 votes)
Max-André PICK, Rassemblement citoyen (UMP) 26.52% (4998 votes)
M. TIR Slimane, Ouverture à gauche (Verts) 18.06% (3403 votes)
La nouvelle majorité constituée par la gauche, les centristes et les Verts représentera exactement 13 849 électeurs, soit 28% des électeurs inscrits et 14% des habitants. On peut faire les mêmes calculs pour n’mporte quelle autre commune et on obtiendra des résultats à peu près similaires.
C’est cela la réalité de la démocratie représentative occidentale : une majorité élue représente entre 1 cinquième et 1 septième de la population. Comment peut-on appeler cela démocratie, mot signifiant « pouvoir du peuple » ? Le mot plus exact serait oligocratie, pouvoir d’une poignée de gens.
Les Européens, et singulièrement les Français, sont donc mal placés pour donner des leçons de démocratie aux peuples du Sud ou de l’Orient.

Bonne semaine, quand même !
Que la Force de l’esprit soit avec vous !
...et à mardi prochain !

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