mardi 15 juillet 2014

N° 146-Vamos a la playa…de Gaza!

Disons-le d'emblée: nous vomissons l'Unique Démocratie du Moyen-Orient et ce, depuis longtemps. Ce chancre monstrueux posé sur la poitrine du monde arabe est le plus horrible fleuron des paquets-cadeaux envoyés par rafales par l'Occident démocratique à l'Orient arriéré, depuis plus de deux siècles, quand Napoléon le Petit Caporal fit fouler par son cheval un exemplaire du Coran dans l'enceinte de la mosquée El Azhar. Les Palestiniens payent depuis 67 ans un crime dont ils sont innocents. Le Grand Mufti de Jérusalem a peut-être été tenté de s'allier à Hitler pour combattre la perfide Albion et ses sbires sionistes, mais il n'a, que l'on sache, été pour rien dans l'Holocauste des juifs d'Europe.
On demandait un jour à un soldat israélien posté à un de ces fameux et sinistres check-points comment il distinguait un Juif d'un Arabe. "C'est simple, les Palestiniens ont un regard de Juifs traqués".
L'histoire de l'État juif est celle d'une longue opération "Nuit et Brouillard" qui semble devoir durer éternellement. Mais tout a une fin, les Empires comme leurs chancres. Venons-en à l'actuel chapitre de cette opération.
Il aura fallu sept jours et sept nuits, 180 morts palestiniens, plus de 500 missiles sionistes anti-missiles gazaouis à 100 000 dollars pièce et surtout, la fin du Mondial, pour que "le monde" commence à réagir, en bas et en haut. Des réactions pour le moins bizarres.
En haut, le pompon revient à François Hollande – à tout seigneur tout honneur, en ce lendemain de 14 juillet hyper-militariste n'ayant rien à voir avec les sans-culottes et les femmes des faubourgs de 89 :" Je ne vais pas ici dire qu’on est pro-israélien ou pro-palestinien, on est pour la paix. Parce que la situation au Proche Orient peut être explosive (…) Le conflit israélo-palestinien ne peut s’importer en France. Il ne peut pas y avoir de dérives et de débordements, d’intrusion ou de volonté d’intrusion dans des lieux de culte, que ce soient des synagogues comme cela s’est passé hier (dimanche), mais je dirai la même chose pour des mosquées, des églises, des temples […] L’antisémitisme ne peut pas être utilisé parce qu’il y a un conflit entre Israël et la Palestine(…)La France veut un État palestinien à côté d’Israël. C’est notre position constante, elle ne changera pas." (Interview du 14 juillet 2014*) Nous n'allons pas faire l'insulte à nos lecteurs d'analyser ces phrases pitoyables, elles ne méritent aucun commentaire. Elles ne font que rabâcher au ras des pâquerettes la vulgate dominante de Washington à Stockholm, chez les actionnaires principaux de la Banque mondiale et leurs béni-oui-oui.
A peu près au même moment, dans la même douce France, la gendarmerie d'Artix, dans les Pyrénées-Atlantiques a procédé à l'enlèvement d'un drap blanc accroché à un pont portant une inscription en lettres noires, "Israël assassin". Une enquête judiciaire est en cours pour trouver les auteurs de cet acte. Et si on les trouve, seront-ils inculpés ? Et de quoi, SVP ? De délit d'antisémitisme, peut-être ? On serait tenté de rire à s'en déchirer la gorge si les choses n'étaient pas si tragiques, et à l'échelle planétaire.
En bas, la situation est pour le moins paradoxale : alors que l'opinion diffuse des citoyens de base d'Europe, des Amériques et pourtour méditerranéen est dans sa majorité plus que jamais dégoûtée du sionisme agressif, les mouvements de solidarité avec le peuple palestinien semblent avoir fondu comme beurre au soleil. Cela est sans doute lié à la crise généralisée du militantisme de papa du XXème siècle, mais il y a d'autres raisons plus précises. L'exemple qu'ont voulu faire les sionistes en tuant dix militants turcs désarmés à bord du Mavi Marmara a eu les effets escomptés. Il a tout simplement semé la terreur chez tous ceux qui auraient été tentés de s'engager dans la voie d'une solidarité physique, concrète, en allant sans armes sur le terrain du combat. Où sont donc passées les flottilles pour Gaza ? D'autre part le chantage massif à l'antisémitisme des dirigeants sionistes, relayé servilement par la grande majorité des pouvoirs établis, a eu de quoi refroidir bien des ardeurs. Et enfin, les mouvements do solidarité se sont retrouvés, dans de nombreux pays, caporalisés par ces étranges personnages que sont les "Juifs antisionistes". Bref, il semble bien que les seuls autorisés à critiquer – modérément – l'État juif soient les Juifs ou ceux qui leur font allégeance. Pour notre part, nous ne soutenons les Palestiniens ni parce qu'ils sont arabes, ou musulmans ou chrétiens mais parce qu'ils sont privés de leurs droits naturels. Et nous ne sommes pas hostiles à Israël parce que c'est un État juif, mais parce que c'est un État qui ne répond en rien aux critères d'un État de droit. Si les Palestiniens étaient juifs et Israël un État bouddhiste qui leur ferait subir le même traitement, nous aurions la même position.
Raisonnons un peu sur les événements qui viennent de s'enchaîner.
3 adolescents sortant d'une discothèque disparaissent une nuit. Cela arrive tous les samedis soirs aux quatre coins du globe. Ont-ils été victimes de dealers de hash ou de crack auprès desquels ils avaient une facture en retard ? Ou de satyres amateurs de chair fraîche ? Ou d'une bande de voyous russes, géorgiens, druzes ou que sais-je encore ? Le problème, c'est que les ados sont non seulement juifs, mais israéliens et appartiennent à des familles de colons squattant illégalement une terre qui ne leur appartient pas. Et comme beaucoup d'enfants de colons, ils étudiaient dans une yeshiva, une école religieuse, sans doute parce qu'il n'y a pas 'autre possibilité dans le coin qu'ils squattent. Si cela se trouve, ils ne sont pas plus religieux que les chaussettes de Wolfowitz. Et voilà que la machine de propagande se déclenche: "3 étudiants de yeshiva kidnappés en Cisjordanie". Évidemment, ils ne peuvent avoir été kidnappés que par des Palestiniens. On retrouve, nous a-t-on dit, leurs cadavres quelques jours plus tard. Pour les gangsters qui dirigent l'État juif, il n'y a pas l'ombre d'un doute : cet acte horrible ne peut avoir été commis que par le Hamas ! Si on vous le dit, c'est que c'est vrai, circulez, il n'y a rien à voir. En plus de 60 ans de résistance armée palestinienne, les groupes qui l'ont constituée ont toujours revendiqué leurs actes. Pourquoi aucun groupe n'a-t-il revendiqué celui-ci ? Quel intérêt le Hamas, composé de gens qui ont un cerveau, aurait-il eu à tuer trois gamins dans une phase plus que délicate où il tente de se rabibocher avec le pitoyable Fatah de Mahmoud Abbas pour présenter un front commun dans des négociations de plus en plus improbables, tandis que Netanyahou claironne que sa ligne de défense contre l'État islamique se trouve au bord du Jourdain ? On peut penser ce qu'on veut du Hamas, sauf que ce sont de tels crétins.
L'État juif – terme horrible s'il en fut, mais c'est celui qu'utilisent ses opérateurs – perdra la nouvelle "bataille" de Gaza comme il a perdu la guerre du Liban en 2006. S'il continue à s'acharner à refuser de dissoudre son système néfaste pour sauver les humains sur lesquels il règne, il va se fracasser la tête dans le mur qu'il s'est construit, "dôme de fer" inclus.

Pour conclure, une blague juive, telle qu'on la raconte à Tel Aviv :
"Un Israélien juif optimiste apprend l'arabe/Un israélien juif pessimiste apprend l'anglais/Un israélien juif réaliste apprend à nager".

 Le mois d'août approche. Et si on allait à la plage à Gaza ?


Ayman El Kayman, alligatoridé végétarien qui évite ainsi les casse-têtes du licite et de l'illicite


Bonne semaine, quand même !
Que la Force de l’esprit soit avec vous !
...et à la semaine prochaine

*"Le Président de la République a eu ce soir un entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien, Benyamin NETANYAHOU. Il lui a exprimé la solidarité de la France face aux tirs de roquettes en provenance de Gaza. Il lui a rappelé que la France condamne fermement ces agressions. Il appartient au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces. Le Président de la République rappelle la nécessité de prévenir l’escalade des violences." (Communiqué de l’Élysée, 9 juillet 2014)

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