À ma droite, la plus-grande-démocratie-du-monde : l'Inde. À ma gauche, le berceau-de-la-démocratie-occidentale : la Grèce. Les 2 pays viennent de voter, avec des résultats diamétralement opposés.
Du côté du géant asiatique, c'est le Mussolini hindou, Narendra Modi, qui a
remporté un succès foudroyant, écrasant le parti du Congrès de la dynastie
Gandhi, et faisant du BJP la marque la plus célèbre du sous-continent. BJP est
l'acronyme de Bharatiya Janata Party, Parti du Peuple de l'Inde, et ce nom est
à lui seul tout un programme. Bharatiya est l'adjectif de Bharat, vieux mot
sanscrit qui désigne officiellement l'Inde en hindi. Le mot "Inde" a
été forgé par les Grecs anciens, et s'est transmis au latin, puis à l'anglais
et au français. Janata signifie peuple en sanscrit et en hindi.
Narendra Modi, vu par Satish Upadhyay |
Le BJP a longtemps été le plus zélé défenseur de l'Inde
comme " Hindu Rashtra", nation hindoue, assiégée de l'extérieur par
ses "ennemis naturels" – le Pakistan, la Chine, le Bangla Desh et le
Sri Lanka – et minée de l'intérieur par les Musulmans et autres non-hindouistes
–chrétiens, animistes, juifs. La grande cause "nationale" du BJP est
le Cachemire, qui joue le même rôle en Inde que les Sahara occidental au Maroc
et les Malouines en Argentine. Bien qu'il soit peuplé principalement de
Musulmans, il appartient à l'Inde, point barre, dixit le BJP.
Au fil des années, le BJP, issu des réseaux fascistes hindous les plus enragés, s'est progressivement transformé en protagoniste respectable, fashionable, à l'image des néofascistes italiens, français et, plus généralement, européens, qui, de groupuscules de cogneurs qu'ils étaient dans les années 70 et 80, sont devenus des "partis démocratiques de gouvernement" à la fin du siècle dernier. Pour répondre aux accusations de suprématisme hindou, le BJP invoque le fait qu'il a parmi ses dirigeants plusieurs Musulmans et même un Juif ! Alors, de quoi se plaint-on ?
Au fil des années, le BJP, issu des réseaux fascistes hindous les plus enragés, s'est progressivement transformé en protagoniste respectable, fashionable, à l'image des néofascistes italiens, français et, plus généralement, européens, qui, de groupuscules de cogneurs qu'ils étaient dans les années 70 et 80, sont devenus des "partis démocratiques de gouvernement" à la fin du siècle dernier. Pour répondre aux accusations de suprématisme hindou, le BJP invoque le fait qu'il a parmi ses dirigeants plusieurs Musulmans et même un Juif ! Alors, de quoi se plaint-on ?
Narendra Modi était le ministre en chef de l'État du Gujarat quand y éclatèrent
en 2002 de pogroms qui firent au moins 2000 morts chez les Musulmans. Non
seulement, il n'a jamais eu à répondre de sa responsabilité et complicité dans
ces pogroms, mais il a ainsi gagné l'estime des grands capitalistes indiens,
qui l'ont finalement choisi pour faire le travail que la dynastie Gandhi
faisait de plus en plus mal. Le travail que les grands patrons indiens
demandent au pouvoir politique national est simple : faire sauter les obstacles
–légaux, juridiques, réglementaires - à la prédation du territoire et de ses
richesses et éliminer toute forme de résistance –populaire, paysanne, ouvrière,
tribale, civile, non-violente ou armée - à ce capitalisme du désastre, en
articulant les forces officielles de répression et les milices paramilitaires.
Du côté du nain européen, c'est le Kennedy d'extrême-gauche
Alexis Tsipras et son parti Syriza (acronyme de Synaspismós
Rhizospastikís Aristerás, Coalition de la Gauche Radicale) qui
arrivent en tête des élections municipales à Athènes, ce qui laisse augurer
d'un excellent score aux élections européennes de dimanche prochain. Tsipras est
donc assuré de siéger au Parlement européen et, pourquoi pas – on a le droit de
rêver – de prendre la place de l'infâme Barroso comme président de la
Commission européenne, ce gouvernement non-élu de l'Oignon, pardon, de l'Union
européenne. En tout cas, les Italiens de la liste L'Altra Europa
(L'Autre Europe) con Tspiras font campagne pour cela.
On peut faire un parallèle saisissant entre l'Inde et la Grèce:
là-bas, voilà un ancien chef de bande fasciste devenu Premier ministre
respectable d'un pays kolossal, ici, voilà un ancien chef de groupuscule
gauchiste faisant son chemin pour devenir Grand Timonier d'un drôle de bidule,
à la fois géant (économique), et nain-caniche (politique). Dans un cas comme
dans l'autre, la clé du pouvoir, ce sont des garanties données à ceux qui
tiennent le couteau par le manche, et non pas les voix des petits électeurs
anonymes. Et là-bas comme ici, ceux qui tiennent le manche sont les mêmes: vous
savez bien, les fameuses mains invisibles du marché, ceux qu'autrefois on
appelait le Grand Capital, mais ça ne se fait plus d'utiliser ce genre de gros
mots.
Dès avant même sa première victoire électorale (juin 2012:
26,9%), Tsipras avait commencé à mettre pas mal d'eau dans son retsina : il
était passé de "la Grèce doit refuser de payer sa dette odieuse" à
"il faut renégocier sur la dette" et avait commencé à donner à Syriza
un petit air de déjà vu, genre "nous sommes le nouveau PASOK"
(sociaux-démocrates). On ne peut qu'espérer qu'il ne finira pas comme Barroso,
qui, rappelons-le, était dans sa folle jeunesse grand leader de rien moins que
le Mouvement pour la reconstruction du parti du prolétariat, le MRPP (qui survit sous le nom de Parti communiste des travailleurs portugais), dont les
idoles étaient Marx, Engels, Lénine, Staline et Mao. Puisse le bel Alexis faire
mentir l'adage selon lequel "gauchiste à 20 ans, communiste à 35 ans,
socialiste à 45 ans, libéral à 60 ans, néoconservateur à 70 ans".
AEK, coordinateur du FRAA-CH (Front révolutionnaire d'action des alligatoridés-Canal historique)
Bonne semaine, quand même !
Que la Force de l’esprit soit avec vous !
...et à la semaine prochaine
AEK, coordinateur du FRAA-CH (Front révolutionnaire d'action des alligatoridés-Canal historique)
Bonne semaine, quand même !
Que la Force de l’esprit soit avec vous !
...et à la semaine prochaine
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